Motion du CEVU de l'Université de Bretagne Ouest sur la FDE

Publié le : 14/05/2010


CEVU de l'UBO du mardi 30 mars 2010

Les membres des commissions Recherche et Formation de la composante IUFM-UBO, réunis jeudi 25 mars 2010, souhaitent alerter le CEVU, et par conséquent l'ensemble de la communauté universitaire, sur les conséquences de la non-cohabilitation des masters « Métier de l'enseignement » ouverts à l'offre de formation en Bretagne dès la rentrée prochaine.

En effet, à ce jour, plusieurs éléments confirment que très peu de maquettes de master PLC seront cohabilitées. La maquette PE devrait être cohabilitée, garantissant ainsi des contenus de formation et une évaluation harmonisée à l'échelle de l'académie. Mais sa cohabilitation n'est pas encore confirmée à ce jour.
La cohabilitation des masters est pourtant la seule façon de conserver une lisibilité de la carte de formations professionnelles et une harmonisation de la prise en compte de la dimension professionnelle de ces masters à l'échelle de la région pour tous les étudiants désirant devenir enseignant. Le principe a été affirmé par les présidents des quatre universités de Bretagne dans une lettre adressée à l'ensemble des enseignants des universités et des sites de l'IUFM de Bretagne suite au Conseil Académique de la Formation des Maîtres du 12 janvier 2010 :
« Les présidents des quatre universités bretonnes s'entendent sur:

  • le principe de coopération et de non concurrence entre les universités ;
  • le principe de cohabilitation, tant que faire se peut à l'échelle de la région, les étudiants étant libres de s'inscrire dans l'établissement de leur choix. [...] »

Si ce principe n'est pas suivi par les UFR et les instances universitaires, cela signifie concrètement :

  • l'éclatement des contenus et des exigences d'une université à l'autre, sans harmonisation et hors cadre académique cohérent,
  • la fermeture à moyen terme de certains cursus universitaires aux effectifs trop réduits,
  • une préparation plus ou moins professionnelle selon les disciplines pour exercer le même métier,
  • l'impossibilité d'offrir un calendrier académique cohérent articulant stages et formation professionnelle, préservant l'alternance (préparation et exploitation des stages) ainsi que la recherche en didactique des disciplines,
  • la perte immédiate du potentiel IUFM si les choix d'UE des maquettes négligent l'aspect professionnel de la formation,
  • un master qui sert essentiellement à préparer le concours alors que la formation après le concours est déstructurée et extrêmement réduite,
  • l'abaissement du niveau scientifique et professionnel des jeunes enseignants augmentant ainsi leurs difficultés en classe ,
  • l'accompagnement des étudiants dans des impasses et des difficultés croissantes en les maintenant dans un cadre théorique avant de se retrouver confronter aux réalités du terrain dans une autre académie que la Bretagne (pour les professeurs de lycée et de collège),
  • la mise en concurrence des universités dont la seule issue sera la disparition des pôles les plus fragilisés par les effets de cette réforme...

Nous avons été nombreux à réclamer un cadrage national pour concevoir et mettre en oeuvre une formation de qualité au métier d'enseignant. Les derniers textes publiés officiellement par le Ministère le 25 février 2010, ouvrent la porte à tous les possibles.
Nous n'aurons pas de cadrage national. Est-ce pour cela qu'il nous faut sacrifier, à l'échelle de la Bretagne, l'école de toutes les réussites ?
Nous ne serons pas prêts pour accueillir les étudiants dans de bonne condition l'année prochaine.
Par ailleurs, les étudiants qui passent les concours cette année n'auront pas reçu la formation à laquelle ils ont droit. Ils n'ont pas fait le choix d'une entrée dans le métier aussi rapide sans année de M2 ni d'année de PLC2.

NOUS POUVONS ENCORE DIRE AUX MINISTÈRES QU'ENSEIGNER EST UN METIER QUI S'APPREND.

Au 30 mars 2010, le ministère de l'Education Nationale et le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche peuvent encore renoncer à la mise en place précipitée de cette réforme :

  • en organisant les concours 2010-2011 à l'identique dans son calendrier et dans la nature de ses épreuves par rapport à la session 2009-2010 ;
  • en garantissant une place en M2 pour tous les actuels PE1, PLC1 et CPE1 qui le désirent, qu'ils soient ou ne soient pas admissibles, qu'ils obtiennent le concours ou non ;
  • en permettant aux titulaires du concours 2010 de disposer de 2/3 de temps de formation en alternance.