Cadre National des Formations : Projet d'arrêté soumis à l'examen du CNESER du 17 mars 2014

Publié le : 19/03/2014

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Cadre National des Formations

Projet d'arrêté soumis à l'examen du CNESER du 17 mars 2014

Argumentation du SNESUP-FSU sur les intitulés des licences professionnelles

Voir document déjà envoyé à la DGESIP : 140219_LPro_Propositions_SNESUP_def.doc

Après les intitulés de licences puis ceux de master, les intitulés de licences professionnelles sont à l'ordre du jour du CNESER du 17 mars pour avis.
Le nombre de licences professionnelles dépasse largement les 1 500 et la profusion des intitulés, qu'ils soient liés à un vaste secteur d'activité, qu'ils soient « de niche » ou spécifiques à un établissement, ne laisse pas vraiment de place à leur lisibilité. L'absence d'une Licence Universitaire de Technologie - dont le SNESUP-FSU, d'une part, et les IUT d'autre part, avaient demandé la création - explique pour partie cette inflation.
Le projet d'arrêté à l'ordre du jour du CNESER du lundi 17 mars établi 166 intitulés de licences professionnelles. Avec toujours bien sur, la liberté dans la dénomination des parcours types au seins des mentions de licences professionnelles.
Remarques sur la proposition d'arrêté
Suite aux échanges avec Gérard MARY, président du Comité Suivi de Licences Professionnelles, de nombreuses propositions du SNESUP ont été retenues et sont donc présentes dans la proposition d'arrêté. Le SNESUP-FSU félicite donc le travail de collaboration conduit par Gérard MARY tout en continuant de porter une regard critique sur la liste qui a continuée d'évoluer.
On peut donc se féliciter du travail fait avec CSLpro tant sur la méthode que sur le fond. Il y a bien sur des améliorations à apporter à notre sens mais nous sommes loin des débats vifs et engagés qui ont eu lieu lors des présentations des nomenclatures en CNESER des Masters et des Licences.

Propositions sur la nomenclature des licences professionnelles

Professions réglementées : le SNESUP-FSU demande qu'une liste des licences professionnelles permettant l'accès à des professions réglementées soit mise en place pour faciliter le choix des étudiants Quelles professions réglementées nécessitent une licence professionnelles ?
Le principe de révision fréquente, appuyée sur une démarche collective des intitulés étant acté dans l'article 3 du CNF : « Le comité de suivi de la licence et de la licence professionnelle et le comité de suivi master organisent les consultations conduisant aux révisions périodiques des nomenclatures en associant la communauté universitaire », le SNESUP-FSU sera très attentif à ces consultations, qui devront faire l'objet de bilans critiques sur la nomenclature proposée.

Remarques générales sur la nomenclature des licences professionnelles

La nomenclature mettant en avant les « Métiers de... » cela rend les poursuite d'études en Master bien plus difficiles ! Ce qui est contraire au mandat du SNESUP prônant la double qualification des diplômes.
Granulométrie : certaines licences professionnelles sont très détaillées : « Métiers de l'industrie » (série 108 à 116), « Métiers du BTP » (série 129 à 139)...ces mentions s'apparentent plus à des parcours types qu'a des mentions. Tout comme la licence OMSA par exemple. D'autres mentions sont très larges : « 89-Métiers de la mer », « 90 -Métiers de la mode », « 49-Industries pharmaceutiques... ». Les métiers du BTP sont très codés et une licence professionnelle reprenant mot à mot un métier déjà existant dans le BTP assure une bonne lisibilité pour l'étudiant et l'employeur. Ce qui est donc fait dans le BTP ou les métiers de l'industrie peut être aussi appliqué dans d'autres secteurs d'activités si une réflexion est conduite entre les acteurs du monde socio-économique et les collègues enseignants. Par exemple pour les métiers de la chimie (série de 16 à 20). Le coté négatif est de bloquer d'éventuelles poursuite d'étude en master.

  • Relation avec les branches professionnelles : Certains intitulés sont déjà des parcours-type (métiers du BTP : conduite de chantier, OMSA). Par exemple la LPro OMSA. Ce diplôme est encadré par une convention de partenariat signée entre les établissements et l'Association Nationale pour la Formation Automobile, qui représente les entreprises de l'automobile, du camion, du cycle et du motocycle. C'est donc un gage de stabilité et d'insertion professionnelle forte, comme en LPro Conduite de chantier en partenariat avec les groupes du BTP. Ce type de partenariat, entre universités et organismes de branches professionnelles est à privilégié plutôt que qu'un partenariat avec une entreprise locale ou une seule entreprise de grande taille.Les noms des diplômes doivent être en français : « 12-Assurance, banque, finance : métiers du middle et du back office »
  • .Certaines licences professionnelles sont très proches des licences générales. « 115-Métiers de l'industrie : Mécanique ». Quelle est la différence entre cette licence professionnelle et une licence générale de mécanique ? Pareil pour « 33-Énergie et propulsion » et « 1-Accoustique et vibrations »...
  • Certaines formulations interrogent sur la nature des emplois visés au niveau LP : « 9-analyste criminel opérationnel », « 33-énergie et propulsion », « 72-Métiers de la communication : chef de projet communication ». Les termes « gestion de projet », « conception » etc. renvoient plutôt à des niveaux M que LP. Il ne s'agit pas de laisser miroiter des postes d'emploi d'encadrement alors que les étudiants seront « assistant... ».
  • L'agronomie n'est vue qu'au travers de la production animale et végétale. Il manque ainsi une vision de la gestion collective des problématiques agro-environnementales et de la gestion des territoires.
  • Certaines LP ne sont pas dans « Métiers de... ». Pourquoi ? Ex : « 8-Analyse, qualité et contrôle des matériaux produits », « 26-Conception et contrôle des procédés » n'est pas dans métiers de l'industrie...
  • Certaines LP ont un nom très long : « 4-Agriculture biologique : production conseil, certification et commercialisation ». Les champs concernés sont très vastes. La LP devra t'elle aborder ces 4 champs ? ou au moins 1 ?.

Remarques sur la nomenclature proposée

Voir tableau
Il y a des « redites » : « 150 » : Métiers du tourisme et des loisirs avec la « 165 » tourisme et loisirs sportifs.
« 40 » et « 48 ». Les champs d'application doivent être précisés.

Questions

 « 104-Métiers de l'entreprenariat » Qu'est ce que c'est ?

 

Certains manques constatés

  • Les licences professionnelles liées à la gestion de l'eau, de la pêche et de l'aquaculture sont absentes. Tout comme celles liées à l'urbanisme.
  • Nous nous étonnons aussi du peu de propositions dans le domaine des services à la personne relevant des métiers de la santé ou d'activités culturelles. « 159-Santé, vieillissement et activités physiques » et « 161-Services à la personne » dont les diplômes sont pour le moment principalement du ressort du ministère de la santé : animation dans le secteur des maisons de retraite et l'accompagnement des personnes âgées.
  • Soulignons aussi l'absence de LP pour les métiers du domaine de l'animation surtout en préparation des métiers liés à la réforme des rythmes scolaires pour l'émergence des nouveaux métiers d'accompagnement des enfants en dehors de l'école.
  • Audit et Sécurité des Réseaux et des Systèmes d'Information. Effectivement les aspects de sécurité informatique (à l'heure de Snowden...et de l'espionnage industriel et de la pérennité des outils informatiques au cours du temps) sont trop peu présents dans cette nomenclature et il convient d'afficher dans une mention et non pas au niveau d'un parcours type cette thématique importante.
  • Il existe une licence pro ouverte en collaboration UPEM, EIVP, ENSAVT, ENSAPB qui s'appelle Assistant chef de projet en aménagement de l'espace. IL pourrait très bien il y avoir une "mention" Aménagement, Architecture, Urbanisme.
  • Nous notons à regret la disparition de la licence professionnelle d'écrivain public, alors que la complexité croissante des procédures administratives permettrait le développement de ces professions.
  • L'agronomie n'est vue qu'au travers de la production animale et végétale. Il manque ainsi une vision de la gestion collective des problématiques agro-environnementales et de la gestion des territoires.
  • « 164- Techniques du son et de l'image » en « 164-Techniques et activités de l'image et du son »
  • Les notion d'éco-conception, de développement durable, d'environnement sous des thématiques de chimie, d'industries et d'agriculture ont disparues...de même que la gestion des déchets et le recyclage ne sont pas présents.

Conclusions

Le calendrier imposé par le MESR ne permet pas d'approfondir la réflexion sur la nomenclature des LP et son articulation avec celle des licences générales et avec l'évolution des besoins émergents. Nous regrettons également l'absence d'un bilan sur la mise en place et la perception des LP, pourtant nécessaire pour bien positionner la question de leurs finalités et de leur positionnement au sein de l'ensemble des formations.

Les nouveaux métiers émergents : aménagement du territoire et urbanisme, recyclage des déchets, gestion des énergies et des eaux, protection de l'environnement, service aux personnes âgées, formation de personnels d'animation pour l'accompagnement des enfants pour les activité péri-scolaires...sont absentes.

Il manque à cette nomenclature une perspective d'avenir pour permettre la création des métiers de demain.