Com. de presse du SNESUP-FSU sur l'accueil des étudiants étrangers

Publié le : 11/07/2005

Communiqué de presse

Paris, le 8 juillet 2005

Accueil des étudiants étrangers :
marché et profits, NON !

Service public,
échanges et coopérations mutuels, OUI !

La mainmise d'une société privée sur l'accueil des étudiants étrangers venant notamment de Chine, mais aussi du Maghreb et d'autres régions du monde soulève une légitime indignation et suscite des questions précises dans la presse (Libération de ce 8 juillet).

Le SNESUP exprime son indignation de voir ainsi l'accueil des étudiants étrangers dans les établissements d'enseignement supérieur et de recherche, véritablement perverti, transformé en une source de profits. Ce service est en voie d'être accaparé par une société privée utilisant directement les services du Ministère des Affaires Etrangères de la République !

Co-organisateur en janvier dernier d'importantes Assises professionnelles sur le Français Langue Etrangère et le Français Langue Seconde, le SNESUP, avec les universitaires impliqués dans cette mission, se prononce pour des coopérations universitaires et scientifiques ouvertes sur l'ensemble du monde, porteuses des valeurs de respect des hommes et des cultures, de développement des échanges mutuels. L'accueil des étudiants étrangers, comme la mobilité en formation des étudiants de France vers d'autres pays, sont des exigences fortes pour les universités, les formations supérieures, la recherche, elles ne sauraient être soumises à la concurrence et à la chasse aux profits.

Le SNESUP demande que soient renforcés, dans le service public, les dispositifs d'accueil, d'évaluation et de formation des étudiants étrangers venant développer leur formation en France. Il s'agit notamment des moyens permettant d'assurer leur maîtrise de la langue française et l'évaluation de cette formation. Les départements de Français Langue Etrangère des universités ont acquis une solide expérience en la matière. Ils doivent disposer des moyens qui leur font défaut, notamment par la reconnaissance des qualifications et la titularisation des personnels qui y sont engagés depuis des années dans des conditions difficiles. Ces services doivent disposer des dotations en emplois de fonctionnaires et en crédits nécessaires à assurer pleinement une mission de service public qui est de première importance. Les déposséder aujourd'hui de l'évaluation des étudiants serait les déposséder demain de leur formation.

L'externalisation et la marchandisation de l'accueil et de la formation des étudiants étrangers sont à l'exact opposé des valeurs que porte l'université française, elles sont à l'exact opposé des missions du service public d'enseignement supérieur et de recherche.

Le SNESUP demande que soit mis fin immédiatement à ce détournement du service public, de ses missions et de ses moyens.

Il intervient auprès du Ministre des Affaires Etrangères, auprès du Ministre de l'Education Nationale et de la Recherche pour que cesse ce scandale, pour que des dispositions nouvelles soient établies de façon concertée, et pour que l'Université, le Service Public puissent assurer pleinement cette mission d'accueil et de formation des étudiants venant d'autres pays.