Communiqué du snesup du 2 mars

Publié le : 03/03/2009

 

Communiqué SNESUP-FSU du 2 mars 2009

FAIRE GAGNER LES REVENDICATIONS

Dans tous les établissements d’enseignement supérieur, dans tous les
laboratoires, les actions solidaires sur un éventail très large de
revendications ont gagné depuis des semaines une visibilité
exceptionnelle.

L’impact de la grève administrative continue, associée à la grève et à
des initiatives inédites et des manifestations de masse (50 000 le 5
février, 100 000 le 10, plus de 50 000 le 19, encore plus de 35 000 le
26 durant des vacances universitaires) pèse fortement sur le
gouvernement.

Il ne peut plus ignorer ni les revendications ni la détermination
unitaire qui se noue dans les AG, l’intersyndicale et la coordination
nationale.

S’il est amené à des concessions, le pouvoir politique les souhaite
a minima et espère en la fragilisation des forces qui portent la
contestation de ses orientations. Les péripéties de la semaine passée
s’inscrivent totalement dans cette double logique. Certes il y a eu les
déclarations de F. Fillon qui actent le caractère caduc du texte de
décret statutaire, mais quant aux autres revendications, le
gouvernement n'a rien cédé encore sur la « masterisation/ concours » ni
sur le démantèlement des organismes de recherche, et ses reculs sur
l'emploi (ce n'est pas rien quant au dogme) n'ouvrent pas sur des
recrutements de titulaires sur postes statutaires.

Nos revendications contre le décret « statut des EC » sont perverties :
certes le texte connu jusqu'ici disparaît, mais certains principes à
l'œuvre dans la version initiale restent entiers dans ce qui a été
communiqué vendredi.
Le point « grossier », ce 2 mars sur les quatre dossiers revendicatifs majeurs :

  • Master-concours : relevant des compétences du MESR, aucune avancée ;
  • Statut des enseignants-chercheurs : des reculs (texte caduc, mais pas ses principes), des avancées pour
    nos droits,
  • Emplois : des avancées mais avec des crédits ouverts qui augmentent la part d’emplois précaires et sans plan de
    recrutements.
  • Organismes de recherche : aucune avancée.

Qu’on en juge (extraits de la page web Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche) :

L’évaluation nationale, garante de la spécificité des disciplines,
porte sur l’ensemble des activités. Cette évaluation fonde les
décisions de l’établissement en matière de politique indemnitaire et de
promotions.

Le SNESUP exprime un double désaccord ferme et clair : les décisions
doivent être celles du CNU -pour moitié au moins-, et pas celles de
l’établissement. Les indemnités et primes doivent être réduites et
intégrées au salaire.

Un cadre national définissant les services de référence. Nous voulons 150 h eq. TD et au delà de ce seuil se déclenche le décompte des heures complémentaires.

Un référentiel national qui s’imposera aux établissements fixera les  équivalences entre les différents types d’activités.
Cela vient d’une exigence du SNESUP au CTPU de novembre, mais il faut
en préciser les contours : tutorat, préparation et suivi de stages,
responsabilités de formations, d’UFR…

Une modulation de services acceptée, fondée sur la collégialité et dans un cadre pluriannuel.
Nous tenons au remplacement « modulation » par « allègement de
service » d’enseignement. Il reste à envisager des modalités de
répartition collégiales d’activités qui ne relèvent ni des BIATOSS (il
en faut davantage !) et qui ne sont ni de la recherche (et son
organisation) ni de l’enseignement.

L’avancement au grade supérieur est réalisé selon des modalités qui
garantissent l’équilibre entre les disciplines et les rôles respectifs
des instances nationales et locales. Il doit être fondé sur les
effectifs réels des collègues concernés dans les sections du CNU et
corriger les
inégalités entre celles-ci. La logique disciplinaire (qui doit prendre
en compte la pluridisciplinarité) nationale liée au CNU doit être
majoritaire au moins.

Le rôle du conseil national des universités : le décret qui régit le
CNU sera modifié… quant à l’harmonisation et à la publicité des
critères de qualification, d’évaluation, et de classement pour les
promotions. Les pratiques scientifiques et pédagogiques des disciplines
en font la singularité ; leur harmonisation est-elle possible voire
vraiment souhaitable ? On peut en douter.

Rien n’est mentionné sur les CRCT que nous voulons voir attribuer
majoritairement par les sections du CNU, ni sur les PEDR (idem), ni sur
les autres primes annoncées que nous voulons dans un premier temps
converties et intégrées dans le salaire, rien sur les décharges pour
tous les nouveaux EC, rien sur les chaires mixtes-CNRS que nous
contestons… Enfin, il convient de réaffirmer la possibilité pour chaque
enseignant-chercheur de se voir accorder la possibilité d’intégrer une
équipe de recherche de son choix, sans pressions locales ni
autoritarisme.

C'est donc une bataille exigeante, plus précise sur les libertés
scientifiques, les congés scientifiques, exprimant le refus d'une
gestion locale des carrières, le refus de l'alourdissement des services
et l’exigence la collégialité... qu'il convient d'amplifier. Dans la
même dynamique le SNESUP entend mettre en échec la dénaturation de la
formation des enseignants et l’affadissement des masters, comme la
fragilisation des organismes de recherche (donc des UMR…et donc de la
recherche).

Le SNESUP a publié les éléments qui rendraient possible l’ouverture
de négociations avec tous les acteurs des mobilisations actuelles. Nous
l’avons répété très clairement au gouvernement. Désormais, la balle est
dans son camp. De son côté, le SNESUP appelle à l’intensification de la
grève et aux assemblées générales afin de préparer la réussite des
manifestations du 5 mars et des initiatives de la semaine suivante. Il
faut obtenir du gouvernement qu’il ouvre d’authentiques négociations
sur la base des revendications qui solidarisent l’ensemble des
personnels. C’est le sens d’un message unitaire qui se prépare à
destination du premier ministre. Si le gouvernement amorce enfin un
changement de dispositions, le SNESUP assumera pleinement ses
responsabilités dans les discussions comme il le fait dans
l’organisation des luttes. Le bureau national du SNESUP de mardi matin
appréciera la situation.