Grèce, France, Europe Refondons le pluralisme ! Sauvons la démocratie !

Publié le : 18/06/2013


Grèce, France, Europe

Refondons le pluralisme !
Sauvons la démocratie !


Mardi 11 juin, au lendemain de l'arrivée à Athènes d'une mission d'inspection de la Troïka (Commission européenne, BCE, FMI), le gouvernement grec a interrompu brutalement toute diffusion des chaînes de radio et de télévision de l'audiovisuel public (ERT), faisant de la Grèce le seul pays d'Europe ne disposant plus d'un service public de l'audiovisuel. Un projet de création d'un nouveau pôle public était annoncé par le gouvernement, à une date non déterminée, accompagné d'une réduction des effectifs salariés de plus de moitié.

La population grecque et ses syndicats se sont mobilisés, et partout en Europe des voix se sont élevées contre cet acte autoritaire rompant avec les valeurs fondamentales de la vie démocratique que sont la liberté et le pluralisme de l'information. Par décision du conseil d'État grec, le 17 juin, le gouvernement grec a dû surseoir à sa décision de fermeture de l'ERT, jusqu'à l'ouverture du nouveau pôle public.

Il faut souligner que l'ERT, à la différence des chaînes privées, couvre les mouvements sociaux, est garante d'un pluralisme dans l'information et porte une certaine ambition culturelle et éducative. Il est inadmissible que les plans d'austérité qui se succèdent puissent s'accompagner d'une volonté de maîtriser les populations par un contrôle de l'information conduisant à un grave affaiblissement de la démocratie.

Cette atteinte à la démocratie n'est pas un fait isolé, mais le révélateur d'un mouvement de fond qui se développe depuis plusieurs décennies en Europe et au-delà. Partout une part croissante des organes d'information et de diffusion de la culture que sont la presse, la télévision et la radio, est liée à des grands groupes économiques, souvent en connivence avec des pouvoirs politiques, et ne véhicule plus qu'une « pensée unique ». De même, partout les entreprises, notamment les plus grandes, pèsent d'un poids croissant sur la recherche et sur l'enseignement supérieur. L'université grecque a toujours été un lieu de résistance exemplaire. Les gouvernements grecs ont saisi l'opportunité de la crise pour la faire entrer dans l'ère néolibérale.

En Grèce, en France et partout en Europe, cette évolution destructrice appelle une mobilisation de tous les personnels des services publics et plus largement de tous les citoyens, pour le pluralisme de l'information, pour la liberté de la recherche et pour des politiques publiques de soutien à la diffusion de la connaissance et à la vie culturelle.