Pour le juge Garzón, vérité, justice et réparation

Publié le : 16/02/2012


Pour le juge Garzón, vérité, justice et réparation

Le 9 février 2012, le Tribunal Suprême d’Espagne écarte un juge politiquement gênant, Baltasar Garzón, en le condamnant à onze ans d’interdiction d’exercer pour "écoutes illégales", dans une affaire de corruption où seraient impliqués des dirigeants de la droite espagnole.


Baltasar Garzón est le juge qui a permis l’arrestation de Pinochet et qui s'est attaqué aux crimes du franquisme, au terrorisme et  aux scandales politico-financiers de corruption.


Le mercredi 8 février, le Tribunal suprême avait mis en délibéré une deuxième affaire visant le magistrat. On l’accuse d’enfreindre  la loi d'amnistie de 1977, en ouvrant une instruction en 2008 sur le sort de plus de 100.000 personnes portées disparues pendant la Guerre civile et le franquisme.


Celui qui a accepté de recevoir les plaintes des familles de victimes des « crimes de disparitions forcées et de violation des droits de l’Homme » du franquisme est donc mis « hors d’état de nuire » par cette inacceptable interdiction d’exercer.

Le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme a « exprimé sa préoccupation concernant les poursuites judiciaires contre le juge espagnol Baltasar Garzón dans l’affaire liée à la loi d’amnistie de 1977 », et a précisé qu’en accord avec les recommandations de 2009 du Comité des droits de l’Homme, l’Espagne avait reçu notification de l’obligation de « révoquer sa loi d’amnistie, qui n’est pas conforme au droit international des droits de l’homme ».


Avec les associations mémorielles et les syndicats espagnols, le SNESUP-FSU exige vérité, justice et réparation. Il demande que cessent les persécutions contre le juge Garzón et que soit annulée cette  inadmissible condamnation. Il assure le juge Garzón, et tous les démocrates espagnols, de sa solidarité chaleureuse et vigilante. Le SNESUP appelle les universitaires français à signer la pétition en ligne : http://www.lapetition.be/en-ligne/Soutien-au-Juge-Garzon-11022.html