Pour un accueil digne et solidaire des réfugiés

Publié le : 05/09/2015

SNESUP-FSU
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Communiqué de presse du SNESUP-FSU

Paris, le 5 septembre 2015

Pour un accueil digne et solidaire des réfugiés

Plus de 3000 réfugiés, hommes, femmes et enfants, sont morts ces derniers mois en Méditerranée, en essayant de rejoindre nos côtes. Nous assistons aujourd'hui à une gradation inadmissible dans l'horreur, avec des réfugiés morts d'asphyxie dans un camion frigorifique ou encore les sinistres convois ferroviaires qui conduisent de force des réfugiés dans des camps en Hongrie. Nous ne pouvons plus admettre la tragédie humaine qui se déroule aux portes de la France et de l'Europe.

De nombreux pays de l'Union européenne dont la France ont mis en place des politiques restrictives en matière d'accueil et de droit d'asile. Faute de pouvoir disposer de visas d'entrée et d'accès aux transports, ceux qui fuient l'oppression, le chaos ou les violences dans leur pays sont voués à une errance au gré de parcours hérissés de dangers, particulièrement pour les enfants. Une fois arrivés, ils sont le plus souvent confrontés à une grande précarité ainsi qu'à d'absurdes tracasseries administratives.

La tragédie des réfugiés ne doit pas nous faire oublier ce qui est à l'origine de leur départ de leur pays et en particulier la responsabilité des pays occidentaux dans les conflits aux Moyen-Orient. Plus nombreux encore que les naufragés, il y a ceux qui en Syrie meurent tous les jours avant même de pouvoir fuir, principalement sous les bombes du dictateur Bachar Al Assad. S'y ajoutent ceux qui sont exécutés par Da'esh, mais aussi ceux qui fuient le despotisme dans d'autres pays (Soudan, Érythrée, ...).

Suite aux derniers naufrages, notamment celui qui a coûté la vie à deux enfants syriens, un mouvement citoyen se développe en Europe afin d'exiger un changement des règles relatives à l'entrée sur le territoire et au droit d'asile, et de manifester une solidarité concrète. Celle-ci est déjà active dans de nombreux pays européens, mais aussi en France : des réseaux sociaux s'organisent pour recueillir les vœux de familles se proposant pour les héberger. L'idée de bousculer les règles restrictives à l'accueil de réfugiés progresse sous la pression des opinions publiques.

Le SNESUP estime aujourd'hui que l'émotion, toute légitime qu'elle soit, ne suffit plus : nous exigeons des actes concrets. Si nous partageons l'indignation exprimée face au destin tragique de ceux qui sont morts en voulant fuir leur pays (disparus de Méditerranée, morts d'EuroTunnel, noyés de la Mer Egée, asphyxiés d'Autriche, ...), nous demandons à notre gouvernement, indépendamment des actions européennes, de prendre toutes les mesures nécessaires à l'accueil des réfugiés sur notre sol.

Le SNESUP appelle les universitaires à s'associer aux manifestations et aux initiatives de solidarité avec les réfugiés organisées à Paris (Place de la République, samedi 5 septembre à 17h et chaque samedi) et dans de nombreuses villes, notamment autour des hashtags #RefugeesDignity ou #RefugeesWelcome.