Soutien aux militants égyptiens qui dénoncent la répression en Égypte

Publié le : 04/04/2014


Déclaration 28 Mars 2014

Soutien aux militants égyptiens qui dénoncent la répression en Égypte

La présente déclaration a été adoptée par la centaine de participants au Meeting du 28 Mars 2014 à la Bourse du Travail de Paris. Elle reprend les termes du Communiqué « Halte aux expulsions des militants égyptiens qui dénoncent la répression en Égypte ! » qui a alerté sur leur situation et appelé à ce meeting.

De jeunes Égyptiens travaillant en France ont manifesté à multiples reprises depuis le 25 janvier 2011 en soutien à la révolution égyptienne, et contre les pouvoirs répressifs qui se sont succédés en Égypte, de Moubarak à El Sissi, en passant par le Haut Conseil militaire et les Frères musulmans.
De façon inédite, la Préfecture de Paris leur a interdit de se rassembler le 28 janvier 2014 devant les représentations diplomatiques de l'Égypte à Paris (Bureau militaire et Ambassade). Ils voulaient interpeler le pouvoir militaire et dénoncer ses assassinats, ses arrestations et ses tortures de militants en Égypte, et exprimer leur refus du retour à la dictature de Moubarak, comme à celle des Frères musulmans. Ils voulaient ainsi démentir la déclaration du chef du Bureau militaire égyptien ayant dit le 28 janvier 2014 que " Tous les Égyptiens en France soutiennent le Général El Sissi ".
Ayant été autorisés à scander leurs slogans pendant quelques minutes, ces jeunes égyptiens ont cependant été placés en garde à vue puis relâchés avec un ordre de quitter le territoire français (OQTF). Le Juge des Libertés a reconnu le danger encouru dans le cas d'un retour forcé en Égypte et le Juge Administratif a accordé à l'un d'eux un changement de pays de destination sur la base de l'Article 3 de la Convention européenne des droits de l'Homme1, vu les risques d'arrestation et de mauvais traitements attestés par des témoignages de militants français et par les ONG des droits humains.
C'est pourquoi nous soussignés - personnalités et organisations - avec les participants au Meeting du 28 Mars 2014 à la Bourse du Travail de Paris, lançons un Appel pour la liberté d'expression des militants égyptiens en France comme en Égypte. Nous demandons que soient annulés les arrêtés d'OQTF établis suite au rassemblement du 28 janvier devant le Bureau militaire de l'Ambassade d'Égypte pour protester contre la répression dans ce pays. Nous soutenons les démarches engagées par le Comité de soutien2 aux militants égyptiens créé pour obtenir l'abandon des mesures d'expulsion qui les visent.
Paris, le 28 Mars 2014 à la Bourse du Travail de Paris.


Organisations signataires : AITEC (Association Internationale de Techniciens ; Experts et Chercheurs) ; AL (Alternative Libertaire) ; Association des Citoyens du Monde ; ATMF (Association des Travailleurs maghrébins de France) ; ATTAC (Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne) ; AWC (Association of World Citizens) ; C.U.S.S (Collectif Urgence Solidarité Syrie) ; CEDETIM (Centre d'études et d'initiatives de solidarité internationale) ; EÉLV (Europe Écologie les Verts) ; ENSEMBLE ; FPT (Front Populaire de Tunisie ; INTER-CO (Inter-Collectif de solidarité avec les luttes des peuples dans le monde arabe) ; IPAM (Initiatives Pour un Autre Monde) ; LDH (Ligue des Droits de l'Homme) ; MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) ; NPA (Nouveau parti anticapitaliste) ; PCF (Parti communiste français) ; PG (Parti de gauche) ; SNESUP-FSU (Syndicat national de l'enseignement supérieur) ; REMDH (Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l'Homme) ; SOLIDAIRES (Union Syndicale Solidaires) ; UNL (Union Nationale Lycéenne) ;

Personnalités signataires : Samia Ammour, Féministe internationaliste ; Alain Billon, ancien député de Paris ; Corentin Durand, Secrétaire Général de l'UNL ; Mireille Fanon Mendes France, Expert ONU ; Mgr Jacques Gaillot, Évêque émérite de Partenia ; Mao Péninou, Adjoint au Maire de Paris ; Michel Tubiana, Président du REMDH ; Marie-Christine Vergiat, Députée européenne Front de Gauche ; Emmanuel Wallon, Professeur de Sociologie politique ;

1 qui stipule : « un étranger ne peut être éloigné à destination d'un pays s'il établit que sa vie ou sa liberté sont menacés...».
2 nitié par : CEDETIM, ENSEMBLE, EÉLV, IPAM, Inter-Co, NPA, PG, SOLIDAIRES, SNESUP-FSU.