Crise du recrutement dans l’enseignement supérieur et la recherche

Publié le 24 octobre 2024

La crise de recrutement, largement mise en évidence l’an dernier dans l’Éducation nationale et instrumentalisée par le gouvernement pour imposer une réforme de la formation des enseignant·es, touche également l’enseignement supérieur. En 2023-2024, malgré les nombreux gels de postes opérés dans les établissements en raison du contexte d’austérité budgétaire, l’explosion du nombre de départs à la retraite, notamment chez les professeurs d’université (PU), a entraîné une augmentation de la campagne d’emploi des enseignant·es-chercheur·ses, passant de 1 800 postes ouverts en 2021 à 2 400 en 2024.

PERTE D’ATTRACTIVITÉ

Cependant, le nombre de candidat·es par poste de maître·sse de conférences (MCF) continue sa chute, passant de 7,7 en 2021 à 5 en 2024. Cette baisse du nombre de candidat·es par poste est symptomatique de la perte d’attractivité du métier d’enseignant·e-chercheur·se.

12 % des postes de MCF, 20 % des postes de PU et 25 % des postes d’agrégé·e ou de certifié·e n’ont pas été pourvus.

Conséquence de ce manque d’attractivité, à la rentrée de septembre 2024, alors que le taux d’encadrement et que les conditions de recherche ne cessent de se dégrader, 12 % des postes de MCF, 20 % des postes de PU et 25 % des postes d’agrégé·e ou de certifié·e n’ont pas été pourvus. Cela représente près de 350 enseignant·es-chercheur·ses et 200 enseignant·es qui ne seront pas devant les étudiant·es pour cette rentrée. Les causes sont sans aucun doute multiples, mais la diminution du nombre de thèses soutenues sur les dernières années, la détérioration des conditions de travail avec l’augmentation de la charge de travail, le niveau des rémunérations et les difficultés de mobilité après le recrutement n’y sont vraisemblablement pas étrangers.

Le SNESUP-FSU alerte sur cette situation et appelle à analyser plus finement cette réalité dans les différents secteurs disciplinaires afin de stopper la tendance. Une grande enquête sur le métier d’enseignant·e du supérieur confronté aux conditions actuelles de son exercice pourrait ainsi être utilement lancée. 

par Anne ROGER et Caroline MAURIAT, co-secrétaires générales

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