UNIVERSITÉ DE STRASBOURG : L’université de Strasbourg rate son alternance politique

Publié le 21 mars 2025

Depuis sa fondation en 2009, l’université de Strasbourg a connu quatre mandats de deux présidents néolibéraux : Alain Beretz et le théologien Michel Deneken. Le prêtre fut le premier VP du pharmacien. Président, il aggrava la précarité et malmena la démocratie universitaire. Les élections dans les conseils centraux se réduisaient systématiquement à un duel avec des listes intersyndicales, et plus récemment les listes d’ouverture « Refonder », soutenues par le SNESUP-FSU, le SNCS-FSU et la CGT.

À l’automne 2024, la surprise vint d’une scission au sein de la majorité présidentielle : Mathieu Schneider, VP culture/sciences en société, annonçait sa candidature en taclant la dérive autoritaire de son propre président, lançait ses listes « Au pluriel » et concurrençait directement les listes « Inspire » de Frédérique Berrod, VP finances de Michel Deneken. Mais il concurrençait aussi les listes « Refonder », en adoptant un programme assez proche de celui soutenu par les organisations syndicales.

Après une campagne très tendue, à l’occasion de laquelle le président fut accusé d’exercer des pressions sur des candidat·es des listes d’opposition – un avis de la F3SCT fut pris contre de telles pratiques –, les élections placèrent la liste « Inspire » devant « Au pluriel » et « Refonder » au CA (respectivement 9, 4 et 3 sièges). Mais le total des sièges aux trois conseils mettait « Au pluriel » et « Refonder » devant « Inspire » (31 contre 29) et poussait ainsi les listes « Refonder « à se rapprocher de Mathieu Schneider. Par ailleurs, les très bons résultats de l’Alternative étudiante (union syndicale) favorisaient une alternance politique.

Jusqu’à la veille de l’élection, ce 18 mars, le suspense restait entier : les membres extérieurs, l’Afges (FAGE) et les syndicats de cogestion allaient-ils faire basculer la présidence ou bien favoriser le pouvoir en place ? Las, le conservatisme l’a emporté une nouvelle fois, alors même que l’université de Strasbourg avait tant besoin d’une autre politique. Pour respecter le vote, qui a montré une demande de vrai changement, Frédérique Berrod ne devra pas continuer la politique de clivage au sein de la communauté universitaire.

Le bureau du SNESUP-FSU de l’université de Strasbourg