Dossier de presse - Conférence de presse de rentrée du SNESUP-FSU du 18 septembre 2024

Publié le 19 septembre 2024

LES UNIVERSITÉS ET LEUR PERSONNEL SOUS PRESSION

La rentrée dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR) se déroule dans un flou préoccupant quant aux orientations politiques annoncées avant l’été et que nous avons largement dénoncées (acte II de l’autonomie des universités, « simplification » de la recherche, réforme du recrutement et de la formation des enseignant·es et CPE, etc.). Toujours pas de ministre en vue, mais les annonces sur le budget ne font que renforcer ces inquiétudes puisque le nombre d’universités en déficit monterait à 60 en 2024, contre 30 en 2023 et 15 en 2022.

Les chantiers de l’acte II de l’autonomie des universités et de la simplification du fonctionnement avec les organismes de recherche continuent d’avancer dans une opacité presque totale. Les établissements ne communiquent pas ou peu sur le sujet, en particulier auprès des personnels et des organisations syndicales. Alors que le président Macron se réjouit de la remontée de certaines universités françaises dans le classement dit « de Shanghaï » (université Paris-Saclay en particulier) et que la ministre démissionnaire attribue ce « succès » à sa politique, le SNESUP-FSU rappelle que ces classements internationaux réalisés par des officines privées le sont sur des critères et des données opaques qui excluent des pans entiers de la recherche (les lettres et langues en particulier). Ils ne sauraient ainsi cautionner une politique qui vise à regrouper des établissements au détriment des conditions de travail, de la démocratie interne et du temps consacré aux activités de recherche.

La réforme de la formation des enseignant·es et des conseiller·ères principaux d’éducation, principalement portée par le MEN, semble être quant à elle au moins reportée, mais là encore, sans gouvernement les incertitudes restent lourdes. Sur ce dossier, le SNESUP-FSU souhaite que de véritables discussions s’engagent avec les deux ministères impliqués à la même hauteur, les organisations syndicales et les personnels des INSPÉ, en charge de la formation.

En cette rentrée, le SNESUP-FSU alerte par ailleurs sur la part croissante des heures complémentaires dans le service des enseignant·es et des enseignant·es-chercheur·ses (5 millions d’heures complémentaires pour 13 millions d’heures de service) et du nombre d’heures réalisées par des vacataires (5 millions d’heures, représentant un peu moins de 20 % des heures totales de formation). Comment dans ces conditions travailler sereinement, collectivement et efficacement ?

Alors que les signaux alarmants se multiplient concernant le budget des universités, les lettres plafonds qui ont fuité annonceraient une baisse de 500 millions d’euros du budget de la Mission interministérielle recherche et enseignement supérieur (Mires), à l’opposé de la hausse des moyens pourtant indispensables pour accueillir toutes et tous les bacheliers et bachelières dans l’enseignement supérieur public, permettre leur poursuite d’études et développer une recherche de qualité, indépendante de tout lobby.

Le projet de loi de finances 2025 ne peut évacuer ces questions qui concernent une grande partie de la jeunesse et l’avenir de notre pays. Plus que jamais, l’ESR doit être considéré comme un investissement et non comme une variable d’ajustement d’un budget de l’État déficitaire.


SOMMAIRE

Renforcer laccès à lenseignement supérieur et la poursuite détudes............................................................................... 3

La recherche malmenée.......................................................................................................................................................... 4

La Formation des enseignant·es et CPE(FDE) : une rentrée sans réforme ni ministre mais pas sans problème ! .......... 5

Salaires, bilan RIPEC et repyramidage ................................................................................................................................... 6

La dévolution du patrimoine : un risque financier insupportable ........................................................................................ 7

Budget de l'ESR : le principe austéritaire ............................................................................................................................... 8

Un système qui ne tient que grâce aux heures complémentaires et aux vacations .......................................................... 9

Annexe : 8 mesures d'urgence du NESUP-FSU pour l'ESR ..................................................................................................10

 

Consultez l'intervention liminaire de la conférence de presse ICI

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