Appel du congrès d'orientation du SNESUP-FSU - 12, 13 et 14 juin 2023 - Lettre Flash n°74 du 9 juin 2023
Publié le 14 juin 2023
■ Poursuivre la dynamique unitaire
Ce congrès d’orientation du SNESUP-FSU se tient au cœur d’une mobilisation historique contre la réforme des retraites. Au fil des quatorze journées nationales de grève et de manifestation, les cortèges ont rassemblé partout en France nombre d’adhérent-es et sympathisant·es dont de nombreux personnels de l’ESR aux côtés des étudiant·es. Ce mouvement social témoigne d’une véritable redynamisation des forces syndicales.
Au sein de la FSU et avec l’ensemble de l’intersyndicale interprofessionnelle, le SNESUP-FSU poursuivra la construction du rapport de force nécessaire à l’abrogation de cette loi injuste et il œuvrera pour porter dans ce cadre unitaire les nécessaires revendications sectorielles.
■ Lutter contre l’extrême droite
Alors que ce gouvernement est déjà comptable d’une crise politique sans précédent, il allume des contre-feux notamment médiatiques, en banalisant sans complexe les idées d’extrême droite favorisant la multiplication des actions des groupuscules fascistes et l’augmentation des agressions racistes, islamophobes, antisémites, LGBTphobes et visant des militant·es du mouvement social. Cette montée de l’extrême-droite est à corréler à l’état alarmant dans lequel se trouvent les services publics français qui, attaqués par plusieurs décennies de politiques libérales, peinent à mener à bien leurs missions auprès de l’ensemble des usagers.
Le SNESUP-FSU continue de dénoncer les menaces, violences, physiques ou symboliques de l’extrême droite. Il prend avec la FSU toute sa part dans cette lutte, notamment sur les campus de l’ESR où l’extrême droite ne se cache plus pour agir.
■ Se saisir de la question de toutes les urgences écologiques
Le SNESUP-FSU invite les collègues à se saisir de la question des urgences écologiques et à débattre dans ses sections des revendications à porter localement et nationalement, ainsi que des modalités d'action pour créer le rapport de force nécessaire à une réorientation des politiques indispensable à une transition écologique acceptable par toutes et tous, car socialement juste.
Il est urgent d'inverser les priorités: tous les aspects de nos métiers sont concernés par le changement climatique, et un changement de modèle vers une société de sobriété est aujourd'hui vital. Avec la FSU, le SNESUP-FSU porte des propositions sur l’urgence environnementale et la rupture qu’elle nécessite.
■ Défendre le service public de l’ESR
Le SNESUP-FSU alerte depuis plusieurs années sur la dégradation continue de l’ESR. De réformes en décrets, tous les pans du service public de l’ESR sont attaqués voire sapés les uns après les autres. Le sous-financement chronique, la multiplication et la dégradation des statuts des personnels, la généralisation des établissements expérimentaux et la restriction de la démocratie universitaire ne font qu’accroître la dérégulation et les inégalités.
Les agents non-titulaires, toujours plus nombreuses et sans qui nombre d’enseignements et de travaux de recherche ne pourraient se tenir, s’enfoncent dans la précarité faute d’une amélioration de leur situation, exacerbée par l'empilement des différents contrats.
La précarité touche également de plus en plus d’étudiants sans que le gouvernement n’y apporte de réponse adaptée induisant nombre d’échecs et d'abandons.
Le SNESUP-FSU s’engage à se battre dans chacune de ses sections et au niveau national pour freiner cette dérive de l’ESR et à défendre un service public de l’ESR ouvert, gratuit et accessible à tous.
L’égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes et la lutte contre toutes les discriminations et violences sont également et doivent rester des priorités pour le SNESUP-FSU.
■ Améliorer les conditions de travail
Face au manque de personnels toutes catégories confondues, les tâches se multiplient dans des calendriers contraints intensifiant le travail jusqu’à en faire perdre le sens, entraînant une dégradation des conditions de travail et parfois une souffrance et un mal être .
La multiplication des appels à projet pour financer la recherche et les actions pédagogiques, les campagnes de sélection des étudiant·es (Mon master et Parcoursup) génèrent une quantité de travail supplémentaire faramineuse qui met les collègues sous pression. De plus en plus de collègues en responsabilité les lâchent, épuisés par ces tâches sans sens et chronophages. Des UFR, des laboratoires, des formations restent sans candidat·es pour les diriger. La collégialité et la gestion par les pairs de notre système universitaire sont ainsi mises en danger.
Le SNESUP-FSU porte la demande urgente d’un plan pluriannuel de postes statutaires permettant un service public de l’ESR ouvert à toutes et à tous les étudiants.
■ Gagner la bataille des salaires
Le dégel de 1,5% du point d’indice en juillet 2023 et les 5 points d'indice promis par le gouvernement en janvier 2024 sont loin d’être à la hauteur des besoins.
Le SNESUP, avec la FSU, demande une revalorisation a minima de 10% du point d’indice pour tous les agents de l’ESR. Il défend un mécanisme égalitaire d'une indexation de la rémunération indiciaire sur l'inflation, ainsi qu'un rattrapage de la valeur du point d'indice.
Il demande une vraie révision des grilles indiciaires avec notamment la prise en compte du doctorat dans la grille des enseignants-chercheurs et la fin des barrages de grade.
Il revendique pour les enseignant·es contractuel·les des grilles de salaire et des obligations de service alignés sur ce qui est appliqué aux corps de titulaires, ainsi qu'un plan de titularisation visant à la résorption de l'emploi non titulaire.
En choisissant une revalorisation par l’indemnitaire, le gouvernement cherche à diviser les enseignant-es entre elles et eux. Ensemble et unis-e, les enseignant-es du supérieur (EC, E2D, contractuel·les, vacataires) défendent un service public de l’ESR. Nous devons plus que jamais répondre d’une seule voix de manière unitaire et avec force à tous les niveaux.
■ L’urgence de la mobilisation !
Sans un plan de recrutement urgent et pérenne, l’année universitaire 2023-2024 ne pourra que générer un épuisement supplémentaire des personnels. Ce sont 12 000 personnels titulaires enseignants et non enseignants qu’il nous faut recruter ne serait-ce que pour diminuer de moitié les inégalités de dotation des subventions pour charge de service public des EPSCP.
Aucun moyen supplémentaire, aucun plan de recrutement, aucune création de places pourtant indispensables ne sont annoncés par le ministère pour la rentrée 2023. Dans ces conditions, la question même de sa tenue reste posée.
Dans le secteur de l’ESR, un certain nombre de collègues sont actuellement mobilisé·es : les vacataires, les doctorant·es, les enseignant·es second degré majoritairement dans les staps et les IUT mais également dans les INSPÉ et centres de langues. Des actions sont en cours et s’organisent. Le SNESUP-FSU soutient ces mobilisations, appelle à les renforcer et réaffirme la nécessité de se battre pour l’ensemble des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche afin d’améliorer les conditions de travail et de rémunération de toutes et tous.
Appel voté à l'unanimité moins une abstention
Paris, le 14 juin 2023