La FSU et l'Interfédérale de l'éducation dénoncent le fiasco de Parcoursup

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Publié le : 22/05/2018

 

La FSU dénonce le fiasco de Parcoursup :

400 000 lycéen.ne.s mis.e.s dans l’angoisse juste avant le bac !

 

Mardi 22 mai 2018 

Les premiers chiffres sont vertigineux : selon la ministre, 400 000 lycéen.ne.s sont « en attente » ou « refusé.e.s » sur l’ensemble de leurs vœux (soit 50% des inscrit.e.s).

La FSU constate que ces premiers chiffres dépassent les analyses les plus pessimistes quant à l’usage de la plate-forme « Parcoursup » pour affecter les bacheliers.

Depuis des mois, la FSU a dénoncé la méthode choisie par le gouvernement qui institutionnalise une forme de tri social des bachelier.e.s pour leur inscription en premier cycle universitaire.

Plus de la moitié des futurs bachelier.e.s reçoivent un premier signal décourageant à quelques jours du baccalauréat. C’est inacceptable !

Le gouvernement a fait le choix de refuser d’entendre l’aspiration de la jeunesse à accéder à une formation et un diplôme de l’enseignement supérieur. Depuis des mois, un mouvement social conteste les fondements de la politique de sélection à l’entrée de l’université. Le gouvernement s’enferme dans le déni et choisit la répression comme seule réponse.

La FSU exige que tous les lycéen.ne.s lauréat.e.s du baccalauréat puissent choisir leurs études. Ce qui nécessite :

- un renforcement de l’orientation scolaire comme mission de l’éducation nationale et un renoncement du transfert de cette mission aux régions et aux opérateurs privés,

- une augmentation des moyens dans l’enseignement supérieur pour accroître le nombre de place afin d’accueillir toutes les bachelières et tous les bacheliers qui le souhaitent dans de bonnes conditions d’encadrement et d’études.

Pour la FSU, l’avenir des jeunes ne peut se réduire à des visions de court terme, et certainement pas à une logique de tri.

La FSU exige que les MEN et MESRI ouvrent sans tarder des négociations pour construire une autre politique pour l’enseignement supérieur et un système d’affectation national, transparent, juste et respectueux des aspirations des lycéennes et des lycéens.

 

L'interfédéral de l'éducation dresse son contrebilan de Parcoursup :

25 mai 2018

Mercredi 23 mai l’interfédérale de l’Education a tenu une conférence de presse pour un point d’étape du processus d’affectation dans les formations post-bac.

Depuis plusieurs mois nous dénonçons collectivement la loi ORE de Mme Vidal, ministre de l’ESRI, ses effets négatifs sur l’accès de toutes et tous aux formations du supérieur, et les conditions de sa mise en oeuvre dans la précipitation. Après les 6 mois de mise en place de l’usine à gaz Parcoursup, nos craintes et nos alertes répétées s’avèrent totalement fondées.

Selon le ministère, près de la moitié des lycéen.nes n’ont aucune réponse positive, celles et ceux qui en ont sont très majoritairement « en attente ». Les retours montrent de grandes inégalités dans les taux de réponses positives obtenues entre les différentes voies du lycée (générale, technologique et professionnelle), mais aussi entre les établissements. En éducation prioritaire on est parfois à moins de 20% de réponses positives. La mise en concurrence des différentes filières et des lycées bat son plein.

Les professeur.es principaux de classe de Terminale n’ont pu accéder à la plate-forme le 22 mai qu’après 23 heures, tard dans la soirée, et l’application ne permettait pas d’afficher les propositions par classe pour en discuter avec les élèves et les équipes pédagogiques. Le 23 mai au matin l’accueil et l’information des élèves s’est faite dans des conditions chaotiques, les derniers textes fixant les modalités d’affectation étant parus il y a moins d’une semaine et les dernières informations des rectorats ayant été transmises juste avant le week-end, tout ceci à un mois des premières épreuves du bac !

Les lycéen.nes sont assommé.es, découragé.es et en colère. Après des mois de communication gouvernementale sur le choix des jeunes, sur leur maîtrise des parcours et sur la fin du tirage au sort, tout le monde se retrouve face à la dure réalité : il n’y a pas les places suffisantes pour accueillir chacun.e dans une formation post-bac correspondant à ses choix d’orientation… Les affichages de ce type sont terriblement anxiogènes : « vous êtes pour le moment en liste d’attente, votre position dans la liste : 13859, le nombre de candidats en attente : 14025, le nombre de places dans la formation : 640 ». On nous a annoncé la transparence, mais nous ne pouvons obtenir les critères retenus localement pour départager les candidat.es : pondération des moyennes en fonction du lycée d’origine, prise en compte des notes jusqu’à plusieurs décimales après la virgule et ceci malgré l’avis de la CNIL sur l’obligation de publier les algorithmes locaux.

Au lieu de répondre aux questions des jeunes, des familles, des personnels, d’entendre leurs peurs, leur colère, le gouvernement mêne une campagne de communication de grande ampleur qui vise à prouver que tout va bien et envoie la police armée réprimer les étudiant.es et les lycéen.nes qui expriment leur désaccord sur leurs lieux d’études. Sommes-nous dans le pays des droits humains pour arrêter et mettre au secret des mineur.es sans savoir quel est le motif de leur arrestation ?

Non, tout ne va pas bien ! Nos organisations :

Appellent les jeunes, les personnels des lycées et des universités à poursuivre les mobilisations en cours, à les amplifier et à se réunir en assemblée, en heure d’information syndicale, pour s’adresser aux ministres et réaffirmer nos revendications :

  • abrogation de la loi ORE et abandon de Parcoursup ;
  • maintien du baccalauréat comme diplôme national et premier grade universitaire.

Nos organisations se prononcent pour qu’aucune poursuite ne soit engagОe И l’encontre des 14 jeunes mis en examen jeudi 24 mai pour : « intrusion dans un bâtiment public en vue d’y commettre des dégradations ». Elles demandent leur libération immédiate. Nous ne laisserons pas le gouvernement terroriser la jeunesse.

Elles appellent les personnels et les jeunes à discuter des initiatives à prendre ensemble et avec les parents pour exiger des ministres concernés que chaque bachelier·e ou étudiant.e en réorientation accède à la formation de son choix, soit accompagné.e dans son orientation, pour qu’il.elle puisse suivre ses études dans de bonnes conditions.

Nos organisations syndicales se réuniront de nouveau en début de semaine prochaine pour proposer de nouvelles actions.