La Lettre aux retraité.e.s n° 112 - Mars 2018

Publié le : 09/03/2018

 

 

« Les retraité.e.s sont des privilégié.e.s », entend-on régulièrement (éditorialistes de grands médias, hommes et femmes politiques…). Et parmi ces retraité.e.s, on entend que certain.e.s sont encore plus privilégié.e.s (dans la fonction publique, à la SNCF…), tandis que d’autres n’ont pas de retraite (cf. déclarations d’E. Macron au Salon de l’agriculture). Il serait donc nécessaire de s’attaquer à ces nanti.e.s… Un député LRM ne va-t-il pas jusqu’à dire : « Les retraités d’aujourd’hui font partie d’une génération dorée ! Et s’ils ont travaillé toute leur vie, ça ne suffit pas comme argument au moment où il faut trouver de l’argent pour renflouer les caisses de l’État. » Ainsi donc serait justifiée la baisse des pensions de janvier dernier (environ 2 %) pour la très grande majorité d’entre nous, entraînée par la hausse de la CSG. Seraient aussi justifiées des mesures concernant les actuel.le.s retraité.e.s dans la prochaine réforme des retraites (réversion, revalorisation).

 

Il nous faut déconstruire ces idées fausses. Les statuts de fonctionnaire ou de cheminot sont nécessaires pour mener à bien les missions de service public. Avec les réformes précédentes, les conditions de départ à la retraite ont convergé, avec un âge minimum de 62 ans aujourd’hui et l’augmentation du nombre d’annuités pour toucher le taux plein, ce qui se traduit par une augmentation de l’âge effectif de départ à la retraite (cf. dossier « Retraites », mensuel n° 662, février 2018). On peut trouver de l’argent pour renflouer les caisses de l’État en s’attaquant à l’évasion fiscale ou en revenant sur les dispositifs d’aide abusive aux entreprises comme le CICE ou le CIR.

 

Retraité.e.s, nous devons nous exprimer. Harmoniser les régimes de retraite ne signifie pas aligner sur le bas : par exemple, on peut supprimer la condition de ressources pour obtenir une réversion dans le régime général. Baisser les pensions de la majorité des retraité.e.s va entraîner une baisse de pouvoir d’achat remettant en cause les conditions de vie des retraité.es, et ce d’autant plus que de nombreuses charges augmentent (gaz, carburants, mutuelles, dépassements d’honoraires…).

 

La colère des retraité.e.s est vive. L’UNSA a été amenée à appeler aussi à la mobilisation pour la défense des retraites le 15 mars, même si elle ne rejoint pas toujours les appels locaux à manifestation.

 

Les projets gouvernementaux en matière de suppression d’emplois de fonctionnaires ou de réforme de la santé, la situation des Ehpad, les réformes concernant le lycée, le baccalauréat et l’accès à l’université, la loi Collomb sur les conditions de séjour et le droit d’asile, etc., autres sources d’inquiétude de toute la population, donnent lieu à des luttes syndicales ou associatives.

 

 

Michelle LAUTON

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