La politique du Triple A : Austérité, Autoritarisme, Anomie - Lettre Flash n° 45, 8 novembre 2018

Publié le : 08/11/2018

 

 

Les collègues sont dès maintenant sollicités pour définir les capacités d’accueil des formations pour la rentrée 2019 et pour participer à la mise en œuvre du nouvel arrêté licence, que le SNESUP a dénoncé dès sa publication.

La nécessaire démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur doit nous conduire à augmenter les capacités d’accueil pour accueillir toutes et tous les bachelier.es qui le souhaitent. Or le projet de loi de finances (PLF) 2019 ne comporte aucun élément budgétaire destiné à accompagner la hausse du nombre d’étudiants. Il ne permettra pas aux personnels d’exercer correctement leurs missions.

Le SNESUP-FSU réaffirme sa volonté d’accueillir toutes et tous les bachelier.es dans la licence de leur choix avec les moyens nécessaires pour faire réussir tous les profils d’étudiant.e.s Un autre système d’orientation et d’affectation est nécessaire. Un budget 2019 de l’enseignement supérieur et de la recherche en hausse, pour le périmètre universitaire, de 1,3 milliard(1) par rapport au budget 2018 est indispensable.

Ces dernières semaines, les instances représentatives du MESRI (CNESER, CTU, CTMESR) ont largement voté contre des projets qui attaquent frontalement le statut des établissements, celui des enseignants- chercheurs et les missions de service public(2). Ces votes reflètent l’opposition à la dérégulation en cours du service public de l’ESR.

A ces occasions, le ministère a refusé systématiquement tous les amendements apportés en séance par les membres des instances. Ce nouvel acte d’autoritarisme, en contradiction avec les propos de la ministre Vidal (aucune réforme sans l’aval de la communauté), montre une fois de plus le mépris du ministère face à la communauté.

Le SNESUP-FSU réaffirme une nouvelle fois son attachement à la collégialité, et à des statuts d’établissements qui garantissent la représentativité des personnels et des usagers dont dépend la démocratie universitaire.

Le SNESUP-FSU utilisera tous les moyens et recours possibles pour mettre en échec ces régressions.

Dans un contexte d’austérité budgétaire qui s’aggrave dans tous les établissements et détériore toujours plus les conditions de travail, il appelle les collègues :

  • à faire voter dans leurs établissements des budgets 2019 qui ne dégradent pas les conditions de travail et d’études, c’est-à-dire des budgets y compris en déficit ;
  • à ne pas se laisser museler, à continuer à faire entendre leur voix à l’occasion d’assemblées générales dans les universités pour décider des actions locales adaptées et à s’exprimer dans la presse ;
  • à se mettre en grève et manifester le lundi 12 novembre 2018 pour une autre formation des enseignants.

 

(1) http://www.snesup.fr/article/la-contribution-economique-et-sociale-de-luniversite
(2) Ordonnance sur les regroupements, présidence illégale des CAC restreints par les présidents d’université, réforme de la formation des enseignants et des ÉSPÉ...