LOI VIEILLISSEMENT : Une brèche ouverte, beaucoup d’insuffisances - La Lettre aux retraités n° 107

Publié le : 24/03/2017
 
En France, l'espérance de vie en hausse continuelle depuis plus de 20 ans, n'évolue plus. Elle serait même temporairement en baisse : - 0,4 ans pour les femmes et -0,3 ans pour les hommes en 2015 selon l'INSEE, ce qui s’expliquerait par une surmortalité des plus de 65 ans. Cependant, l’espérance de vie à 65 ans est de 19,3 ans pour les hommes et 23,8 ans pour les femmes selon l'INSERM, elle a aussi davantage augmenté entre 2005 et 2011, et ce, plus pour les femmes (+1,8 an) que pour les hommes, (+1,6 an).
 
L'espérance de vie sans incapacité, EVSI, est bien inférieure. En 2014, selon Eurostat, elle serait de 63,4 ans pour les hommes et de 64,2 ans pour les femmes (et à plus de 70 ans pour les deux sexes en Suède).
 
Des pathologies et des handicaps plus ou moins sévères s'installent en vieillissant, avec une prégnance d'autant plus forte que l'espérance de vie est plus longue.
 
L'accroissement rapide du nombre de retraité.e.s va amener un problème de société. La prise en charge des personnes âgées invalides (à des degrés divers) – tout comme des plus jeunes - ne peut plus guère se faire par la famille pour des questions de proximité, de disponibilité, de capacité.
 
S'occuper d'une personne atteinte d'une maladie chronique grave ou de lourds handicaps, n'a rien d'évident et réclame plutôt des personnels spécialisés, des locaux adaptés tant pour le maintien à domicile de ceux qui le souhaitent que pour la vie en structures collectives (foyer-logements, EHPAD).
 
La société ne doit pas laisser les personnes âgées isolées face à leurs handicaps pas plus qu'elle ne laisse les malades seuls face à leurs maladies. Pour eux, il existe la Sécurité Sociale, bien menacée, il est vrai.
 
Avec la FSU et beaucoup d'autres organisations syndicales et de retraité.e.s, nous réclamons la création d'un cinquième risque dans la branche maladie de la Sécurité Sociale pour une prise en charge solidaire des personnes âgées dépendantes avec des personnels qualifiés, titulaires d'une formation délivrée et certifiée par l'État , correctement rémunérés.
 
La loi d'adaptation de la société au vieillissement ne prend pas en compte les revendications de l’ensemble des retraité.e.s. Le financement repose en grande partie sur la CASA, payée uniquement par les retrait.e.és imposables et d'ailleurs, en partie détournée. Il n'y a rien sur les personnels. Elle laisse de côté le rôle des retraité.e.s dans la vie économique et sociale.
 
Cette loi s'inscrit aussi dans une société où les besoins, y compris les plus élémentaires, deviennent des marchandises susceptibles de dégager un profit important quand les clients sont solvables.
 
Il n'empêche. Une brèche est ouverte, il faut l'élargir par l'action syndicale multiforme et par exemple en utilisant les organismes créés par la loi : Haut Conseil de l'Age, le HCFEA et les CDCA qui seront les organismes consultatifs auprès des conseils départementaux ; deux structures nouvelles où la FSU peut et doit être représentée.
 
La préparation de l’action du 30 Mars (UCR-CGT, UCR-FO, UNAR-CFTC, UNIR CFE-CGC, FSU-, UNIRS-Solidaires, FGR-FP, Ensemble & Solidaires - UNRPA, LSR) pour faire progresser le niveau de vie et assurer une protection sociale solidaire est l’occasion de porter et préciser nos revendications sur le pouvoir d’achat, le rôle des retraité.e.s dans la société et le vieillissement. Remplissez et faites remplir massivement le questionnaire des neuf organisations : (http://www.retraitesencolere.fr/).
 

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