Motion d'orientation Action Syndicale - Congrès d'orientation 2023
Motion Action Syndicale
Rassemblé·es dans l’action pour lutter pour les acquis et gagner de nouveaux droits
Action syndicale, soutenue par la majorité des syndiqué·es au dernier congrès d’orientation, porte la vision d’un syndicalisme unitaire et rassembleur capable de convaincre un nombre croissant de collègues de s’engager aux côtés du SNESUP et de faire partager largement ses revendications pour défendre les acquis et gagner de nouveaux droits. Pour cela, elle œuvre à construire des convergences pour rassembler et pour que la parole du SNESUP soit largement entendue dans l’Enseignement supérieur et la recherche (ESR) et au sein de la FSU.
Depuis plus de deux mois nous sommes engagé·es dans un mouvement d’une ampleur inédite, dans nos établissements et dans la rue, contre un projet de réforme des retraites injuste, brutal et injustifié, touchant particulièrement les femmes, et, spécifiquement dans l'ESR, des contractuel·les en nombre important et des enseignant·es (E) et enseignant·es-chercheur·es (EC) recruté·es tardivement. Le gouvernement, acculé, a finalement contourné le vote parlementaire via l’article 49.3. L’intersyndicale l’a mis en échec dans l’opinion en dévoilant à la fois ses mensonges et le peu de cas qu'il fait de la démocratie au risque de renforcer l’extrême droite. Elle a permis de rappeler le rôle fondamental des organisations syndicales et l’importance de l’unité et du rassemblement pour défendre avec plus de force nos droits et libertés et porter la démocratie sociale.
Face à la crise politique qui se profile, à l’urgence climatique et à celle de justice sociale, à la guerre aux portes de l’Europe, le gouvernement s'entête, choisissant le camp de la finance et des puissances économiques et usant d’une répression démesurée, intolérable, qui pèse sur la démocratie.
Dans l’ESR, il livre les universités au marché et à la mise en concurrence et détruit les statuts protecteurs des personnels et des établissements. Il détériore la qualité des formations publiques et les conditions d'études. Parallèlement, les questions écologiques et environnementales, pourtant vitales, sont traitées superficiellement sans articulation avec un questionnement global sur l’organisation sociale, politique et les conditions de notre travail dans un système capitaliste qui fait chaque jour la démonstration de son impasse.
Dans les établissements, l’autoritarisme de certaines directions contourne le fonctionnement démocratique. Une partie d’entre elles a même imposé le “distanciel” pour briser les grèves actuelles. Le choix de l’indemnitaire comme seule voie de revalorisation - négligeant par ailleurs les enseignant·es du second degré, les vacataires et les non titulaires - exacerbe les inégalités et la concurrence au sein du personnel. La généralisation de l’emploi contractuel accroît la précarité des agents et affaiblit leurs droits.
Notre responsabilité est grande pour montrer que d’autres voies sont possibles.
Pour construire les luttes unitaires nécessaires pour défendre tous les services publics, notamment celui de l’ESR, il est indispensable de renforcer et faciliter la syndicalisation, particulièrement chez les jeunes et les non titulaires. Grâce au travail immense des militant·es aux niveaux national et local, les élections professionnelles ont permis au SNESUP de se réaffirmer comme la première force syndicale chez les E et EC, titulaires ou non titulaires, en gagnant un siège de plus pour la FSU au CSA ministériel, mais aussi de progresser dans les établissements. Nous devons poursuivre sur cette dynamique qui conforte notre orientation et la collaboration fructueuse avec les autres syndicats de la FSU dans l’ESR.
A la tête de la direction nationale, au sein des instances du SNESUP et de la FSU, de l’intersyndicale, dans les instances représentatives, tout comme dans les établissements où l’action quotidienne se mène, les militant·es Action syndicale portent et mettent en oeuvre les propositions progressistes du SNESUP pour le service public de l’ESR, pour peser notamment en faveur de l’égalité femmes-hommes, de meilleures conditions de travail, de plus de droits sociaux et de mesures de stabilisation et de titularisation pour les contractuel·les. Ils et elles défendent la fin du gel du point d’indice et une revalorisation salariale qui permette à tous les personnels de faire face à l’inflation galopante, ainsi que l’amélioration des traitements indiciaires et des carrières incluant notamment la reconnaissance du doctorat. Face à l’insuffisance budgétaire et aux inégalités criantes de dotation entre établissements, ils et elles revendiquent un plan massif de recrutement de titulaires, un financement de la recherche pérenne et indépendant sur tout le territoire et un système de répartition permettant d’offrir les mêmes chances aux étudiant·es partout sur le territoire. Dans le cadre du mouvement actuel, ils et elles portent une prise en compte des années d’études et des périodes d’activité à l’étranger dans le calcul des pensions.
La défense des libertés publiques, académiques et des droits des personnels, en particulier de celles et ceux qui sont les plus vulnérables, est un enjeu prioritaire pour le SNESUP. Cette exigence requiert de défendre les instances élues, aujourd’hui attaquées, qui sont les garantes de la démocratie universitaire et de la protection des personnels (CNU, CoNRS, CNESER mais aussi les CSA et leurs formations spécialisées, les CAP, etc.). Elle passe aussi par le soutien concret de la direction nationale aux sections locales qui font vivre notre syndicat dans les établissements et enrichissent le travail national.
Action Syndicale construit sa réflexion et son action à la fois sur la prise en compte du quotidien des collègues et de la situation de crises sociale, économique et écologique que traverse le pays. C’est ce double ancrage indispensable qui permettra au SNESUP de pouvoir construire le cadre d’actions efficaces et les rapports de force nécessaires pour gagner de nouveaux droits.
Premier·es signataires de divers établissements (liste des 242 signataires ici) : A. Roger, P. Aubry, M. Artaud, H. Christofol, M. Coret, R. Grüber, S. Tassel, A. Zimmer, A. Aribi, A. Bennasroune, G. Barakat, S. Bepoix, S. Bonnéry, P. Cénac, G. Cendrés, M. Champesme, P. Chantelot, H. Chardin, P. Collet, S. Corbin, M. Cottrell, C. Couegnas, J. Deauvieau, S. Deneuvéglise, M. Delepouve, C. Duprat, L. Dutheil, M. Embarki, A. Epron, L. Favier, S. Faure, B. Féral, A. Fernandez, Y. Garcenot, O. Garet, J.-C. Garric, O. Gebuhrer, H. Goldfarb, F. Guilbaud, P. Guy, A. Joulain, C. Kahane, J.-P. Lainé, G. Laschon, M. Lauton, F. Legendre, H. Lelourec, A. Le Ny, E. de Lescure, B. Lion, I. Luciani, G. Mahé, M. Maric, C. Mary Trojani, C. Mauriat, C. Mazauric, J.-M. Minovez, B. Montabone, F. Mouchet, M. Neveu, E. Nigues, F. Papa, A. Policar, A. Raskine, F. Reneaud, A. Rojbi, A. Rodionoff, S. Rossano, F. Roux, G. Sempé, C. Seureau, N. Sieffert, G. Tabourdeau, N. Tahani, S. Talbot, A. Thépaut, G. Uhlrich, A. Valero