PARCOURSUP : La plateforme va-t-elle permettre de ruiner les espoirs de poursuite d'études de 50 % d'une génération ? - Communiqué du 20 mai 2020

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Publié le : 20/05/2020

 

 

Selon les déclarations de Frédérique Vidal, mardi 19 mai sur France Inter, ce ne sont que 453 000 candidat·es inscrit·es sur la plateforme Parcoursup qui ont reçu une proposition de poursuite d’études dans l’enseignement supérieur soit, pour 950000 inscrit·es, moins de 48%. C’est 10 points de moins qu’en 2019 !

Cette année encore le nombre de candidat·es futur·es néo-bachelier·es inscrit·es sur la Plateforme Parcoursup a augmenté de 2%. S’ils ne sont que 7000 lycéen·nes de plus en Terminale en 2020 par rapport à 2019, 658 039 souhaitaient poursuivre leurs études en mars lors de l’enregistrement des vœux[1]. Et la crise économique engendrée par la crise sanitaire, qui va rendre plus difficile l’insertion professionnelle devrait accentuer cette tendance.

Pourtant le SIES, ne prévoit d’augmenter que de 500 le nombre de places en Licence, aucune place supplémentaire n’est programmée à l’IUT et en CPGE et il serait envisagé de baisser de 900 places les effectifs de STS sous statut scolaire – sachant que l’apprentissage risque lui aussi de pâtir des conséquences de la crise socio-éco-sanitaire. Seuls, les écoles d’ingénieur, les écoles de commerce, les grands établissements et facultés privées verraient leurs effectifs légèrement progresser de l’ordre de 300 places ! L’ensemble de ces filières ne proposerait alors que 454 300 places aux étudiant·es de première année post-Bac.

Dans une note du Service statistique du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation d’avril 2020[2] (SIES), les « inscriptions à la rentrée 2019 auraient augmenté de 1,3% sur l’ensemble de l’enseignement supérieur, soit +35 000 étudiants et à la rentrée 2020, ce nombre d’inscriptions devrait s’accroître de +24 000 étudiants supplémentaires, soit une augmentation de presque 60 000 étudiants en deux ans » dont +33 100 à l’Université. C’est l’équivalent d’une grosse université avec un budget de l’ordre de 330 millions d’euros. Or dans l’affectation du budget 2019, comme dans celle du budget 2020, aucun euro ne l’a été au titre de l’augmentation des effectifs ! Le taux d’encadrement ne cesse de baisser depuis 2009. Les recrutements d’enseignant·es-chercheur·es ont chuté de 50% en 13 ans passant de 2670 recrutements en 2006 à 1332 en 2019 !

La sélection imposée par la loi ORE et sa plateforme Parcoursup a été pensée pour réguler les flux d’inscription en Licence (ils l’étaient déjà dans les autres filières sélectives) en fixant des capacités d’accueil. Si des moyens supplémentaires ne sont pas octroyés lors de la troisième loi de finance rectificative, ce sont plus 495 000 néo-bachelier·es et étudiant·es en reprise d’études qui se verront refuser l’accès à l’enseignement supérieur public avec des perspectives d’emplois très compromises. Allons-nous tolérer le sacrifice de cette génération ?

Le SNESUP-FSU rappelle la nécessité d’un plan d’urgence pour l’ESR intégrant des moyens pour ouvrir des places, accueillir et faire réussir toutes et tous les étudiant·es. Toutes les bachelières et tous les bacheliers doivent pouvoir s’inscrire dans la formation de leur choix. ”