PLFR4 : Le gouvernement persiste dans le déni de la crise que traversent les universités - Communiqué de presse du 5 novembre 2020

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Publié le : 05/11/2020

 

Ayant réclamé dès la sortie printanière du premier confinement un véritable plan d’urgence pour l’ESR, puis régulièrement des précisions sur le financement des surcoûts liés à la crise sanitaire pour les établissements, le SNESUP-FSU a dû attendre la quatrième loi de finances rectificative de l’année 2020 (PLFR4) présentée mercredi 4 novembre en conseil des ministres pour avoir des réponses. Entre-temps, la rentrée universitaire s’est effectuée dans des conditions chaotiques et un nouveau confinement a débuté.

 

Plutôt que d’attester la nécessité de compenser les dépenses induites par la crise sanitaire par une augmentation de la dépense publique, le PLFR4 ne propose qu’un redéploiement de 60 M€ de crédits pour financer la prolongation des contrats doctoraux, d’ATER et post-doctoraux, par ailleurs indispensables. Dans la même logique, les nouvelles priorités annoncées en ce qui concerne les programmes d'investissement d'avenir (PIA) ne seront financées que par redéploiement de crédits et concerneront majoritairement les entreprises privées. Les autres dépenses supplémentaires indispensables (matériel sanitaire, nettoyage et réaménagements des locaux, équipement informatique des personnels et des étudiant·es pour les enseignements hybrides ou en distanciel, etc.) ne sont absolument pas prises en compte.

 

Si le PLFR4 propose l’ouverture de 39,9 M€ de crédits supplémentaires pour le programme 231 consacré à la vie étudiante - ce qui correspond à une prise en compte encore très limitée des effets de la crise sur les étudiant·es - ce sont par contre 335 M€ de crédits au total, pour la plupart certes déjà mis en réserve, qui seront annulés pour la Mission Interministérielle Recherche et Enseignement Supérieur (MIRES). Cette frilosité budgétaire est un bien mauvais signal envoyé à la communauté universitaire qui s'apparente pour elle à une exclusion du plan de relance tant vanté par le gouvernement.

 

Le SNESUP-FSU fait part de son vif mécontentement vis-à-vis du déni gouvernemental de la crise que traversent actuellement les universités et du mépris adressé aux personnels de l’ESR qui assurent, quoi qu’il leur en coûte, leurs missions de service public. Un véritable plan d’urgence devrait impérativement comprendre le recrutement de personnels titulaires, l’augmentation des dotations des établissements et des crédits d’investissement pour l’aménagement des locaux et l’équipement informatique.