Université de Montpellier : Motion LPPR de la faculté des Sciences réunie en conseil extraordinaire le 25 juin 2020

Publié le : 29/06/2020

 

Université de Montpellier :

Motion de la Faculté des Sciences
réunie en conseil extraordinaire le 25 juin 2020

 

Les membres du Conseil de la Faculté des Sciences de l'Université de Montpellier s'alarment du contenu de l'avant-projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche - LPPR -, avant-projet rendu public le dimanche 7 juin 2020. Ils demandent aux différents Conseils centraux de notre établissement de se positionner sur celui-ci.

Sur la forme, la communauté universitaire s'est largement mobilisée aux cours de ces derniers mois contre la méthode employée et les esquisses d'un projet que le gouvernement ne voulait pas rendre public.

En janvier 2020, le Conseil de la Faculté des Sciences de Montpellier a voté une motion demandant un moratoire sur le projet de restructuration de la recherche en France et exprimé de nombreuses inquiétudes quant aux orientations politiques émanant d'éléments avancés par le ministère. Cet émoi était malheureusement bien fondé.

Le gouvernement fait le choix d'une diffusion du projet de loi juste avant l'été et d'un calendrier ultra-resserré.

Dans le contexte actuel, au sortir d'une crise sanitaire très difficile durant laquelle l'ensemble des personnels de la Faculté des Sciences, enseignants-chercheurs, enseignants et personnels techniques et administratifs s'est entièrement mobilisé pour maintenir les activités pédagogiques et administratives de notre composante, cela est totalement inacceptable.

Sur le fond, la communauté de la Faculté des Sciences à travers ces élus du Conseil rejette cette proposition.

Ce projet de loi contribuera inévitablement à la déstructuration de notre système universitaire fondé sur la coopération, la diversité des approches et la liberté d'aborder des thématiques nouvelles.

Ces principes sont aujourd'hui en danger. Le contenu de cet avant-projet conduira inévitablement à :

  • une exacerbation de la compétition entre les enseignant-chercheurs et chercheurs aux détriments de la recherche elle-même ;
  • une prolifération d'actions individuelles centrées sur quelques équipes de recherche ;
  • une accentuation des emplois précaires, rythmée par un turn-over effréné lié à une nouvelle diminution des emplois statutaires ;
  • une diminution mécanique des promotions pour les collègues de rang B ;
  • un rapprochement plus financier que scientifique entre la recherche publique, qui doit rester autonome, et le monde de l'industrie ;
  • une rupture entre la recherche et la diffusion des savoirs envers les étudiants séparant de façon inquiétante l'enseignement et la recherche.

Le texte dans son ensemble pose problème et ne répond absolument pas aux objectifs d'amélioration de la recherche en France, il doit impérativement être révisé dans son intégralité et surtout prendre véritablement en compte les orientations et pistes d'améliorations proposées par les personnels universitaires et les chercheurs de notre pays. Il est donc urgent de suspendre ce projet pour enclencher une véritable concertation.