Communiqué retraites de l'Intersyndicale Enseignement Supérieur-Recherche

Publié le : 02/09/2013

Les organisations syndicales de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche
CGT (INRA, FercSup, SNTRS), FSU (SNASUB, SNCS, SNEP, SNESUP, SNETAP), FO
(SNPREES), Solidaires (Etudiant-e-s, Sud-Recherche EPST, Sud Education),
UNEF

partagent, sur la question des retraites, les inquiétudes de leurs
organisations fédérales et confédérales, et s'associent à l'appel à une
journée nationale d'action interprofessionnelle avec grèves et
manifestations le mardi 10 septembre 2013, pour notamment refuser tout
allongement de la durée de cotisation et la sous-indexation des pensions.

L'annonce du passage à 43 années de cotisations à horizon 2020 revient à
priver de retraite décente bon nombre d'étudiants, de diplômés, de
précaires et de personnels dont l'entrée dans la carrière sous forme
pérenne - lorsqu'elle a lieu - est tardive et retardée par la pénurie
budgétaire, par la diminution progressive des emplois de titulaires dans le
public et le démantèlement progressif des contrats de travail stables dans
le privé. L'allongement de la durée de cotisation fixe des conditions
inaccessibles à ceux qui connaissent des durées d'études, de formation, de
recherche d'emploi non négligeables. Le système de rachat d'années d'études
en début de "carrière", même accompagné d'une aide forfaitaire, est
nettement insuffisant au regard notamment des difficultés financières des
étudiants, des précaires et des privés d'emploi.

Nos inquiétudes concernent aussi les personnels de l'enseignement
supérieur et de la recherche qui doivent bientôt faire valoir leurs droits
à la retraite. Beaucoup n’atteindront pas le nombre d'années de cotisation
permettant d'accéder à une retraite à taux plein à 62 ans, notamment parmi
les femmes, et se verront appliquer la double peine de la décote. Certains
ont subi le paiement « au noir » de nombreuses années de travail, dans le
cadre des libéralités des systèmes associatifs et autres, système qui a été
rectifié depuis mais qui pèse encore sur leur dossier de retraite. De même,
les personnels ayant travaillé à l'étranger avant leur recrutement en
France, ne pouvant valider ces années travaillées, auront une décote
d'autant plus grande que le nombre d'annuités exigées augmente. Cette
situation devient pire pour les personnels étrangers qui sont recrutés à
des âges souvent tardifs (35 - 40 ans et plus). Avec un chômage
structurellement élevé et un âge moyen du premier emploi stable de 27 ans,
il est déjà quasiment impossible de valider la totalité des annuités.
L'allongement de la durée de cotisation qui obligera les seniors à rester
en activité ne fera que diminuer les recrutements pour les jeunes diplômés
et les précaires.

En conséquence, les organisations précitées appellent à la journée
nationale d’action interprofessionnelle avec grèves et manifestations du
MARDI 10 SEPTEMBRE 2013. Pérenniser le système solidaire de retraite par
répartition nécessite de réparer les injustices engendrées par les
précédentes réformes et d’abroger les lois Balladur, Fillon et
Woerth-Sarkozy. Il faut en finir avec la précarité et sortir des logiques
qui ont diminué le niveau des pensions et créé des inégalités, notamment
entre les femmes et les hommes. Le financement des retraites nécessite de
construire des alternatives par l'apport de ressources nouvelles, tout
particulièrement en améliorant le pouvoir d'achat des salariés et en créant
des emplois.

Il est urgent :

  • D'augmenter l'ensemble des salaires, du privé comme du public, ce qui
    impose d'en finir avec le gel du point d'indice et de revaloriser
    réellement le Smic.
  •  De cesser les cadeaux des exonérations de cotisations sociales pour le
    patronat, au montant très largement supérieur au « déficit » de 20
    milliards d'euros annoncé pour 2020 !
  •  Mettre en œuvre de dispositions pour que les années d'études et autres
    ruptures de cotisation ne soient pas préjudiciables aux conditions de
    départ en retraite.

 Pour changer de cap et faire face à la situation, il faut rompre avec les
politiques d'austérité et redonner confiance aux salariés, aux étudiants
et aux privés d'emploi dans le système solidaire de retraite et de
protection sociale.

Paris, le 2 septembre 2013