Communiqué SNESUP: Pour démocratiser l'enseignement supérieur et la recherche, refusons les classements stigmatisants !

Publié le : 16/06/2009

Communiqué SNESUP du 16 juin 2009

Pour démocratiser l'enseignement supérieur et la recherche, refusons les classements stigmatisants !

Dans la lignée de l'annonce par la Ministre d'un classement européen
des universités, a été publié hier dans La Tribune un classement des
universités françaises. Ce classement incomplet, excluant une trentaine
d'universités, et que l'absence de rigueur rend encore plus
contestable, a été construit à partir des évaluations produites par
l'AERES selon 4 critères : pilotage de l'université, moyens dont
dispose l'établissement, qualité de l'enseignement, insertion
professionnelle des diplômés.

La définition de ces critères est fort sujette à caution. Ainsi,
pour la qualité de l'enseignement, c'est soit l'existence d'évaluations
dans la totalité ou seulement une partie de l'établissement qui semble
prise en compte. De plus l'opacité dans laquelle l'AERES produit ses
évaluations par des experts nommés n'offre pas de garantie sur la
fiabilité scientifique des données sources de ce classement, ni à leur
regroupement, et a fortiori sur les critères d'évaluation. Il n'est
ainsi pas rare de voir certaines maquettes de formation co-habilitées
par deux établissements être évaluées de manière divergente par l'AERES
!

Rendre publiques de telles évaluations des universités entretient
d'une part de fausses idées sur ce que proposent les différentes
universités et d'autre part une défiance injustifiée envers certains
établissements. Alors que l'université a dû prendre en compte, sans les
moyens afférents, des augmentations importantes d'effectifs, le
SNESUP-FSU condamne la stigmatisation d'établissements qui assurent
leurs missions dans des conditions extrêmement difficiles. Le
SNESUP-FSU dénonce ce type de classement et son utilisation qui vise à
la mise en concurrence des établissements les uns avec les autres.

C'est en totale contradiction avec la nécessaire démocratisation de
l'enseignement supérieur et les indispensables coopérations entre
universités.