Dégeler les emplois stérilisés par l'austérité dans les universités

Publié le : 15/05/2012


Dégeler les emplois stérilisés par l'austérité dans les universités

par Jean Fabbri

Le SNESUP a dénoncé, dès l'automne 2011, la vague de gel d'emplois sans précédent opérée dans l'ensemble des établissements d'enseignement supérieur. Jour après jour, lors des votes dans les CA des universités qui balisent les campagnes de recrutement, les élus syndicaux ont démasqué les artifices qui visent à préserver un équilibre budgétaire en gelant des postes statutaires d'enseignants-chercheurs (ou d'enseignants) libérés par le départ de leur titulaire (retraite, mutation, promotion), soit en ne publiant pas ces emplois soit en les requalifiant (postes de professeurs devenant MC, ou dévolus à un ATER provisoire).
Au bilan de l'ensemble des universités, c'est entre 500 et 800 emplois qui sont ainsi gelés aujourd'hui. Cette opération avait d'ailleurs un double intérêt pour les universités et le ministère : d'une part, en diminuant la dépense en salaires des universités passées aux RCE, donner un semblant d'oxygène au budget de fonctionnement des établissements, d'autre part faciliter - au gré des labellisations Labex, Equipex - un redéploiement de ces emplois gelés
vers les seules thématiques vues comme « porteuses ». ... sans que le ministère ait à allouer de postes supplémentaires.
Il est urgent de sortir de ces contraintes. Vincent Peillon, l'un des proches conseillers du nouveau président de la République, a déclaré le 27 janvier 2012 : « Je souhaite un plan de recrutement pluriannuel dans l'enseignement supérieur équivalent à 5 000 emplois », pris sur les 60 000 créations de postes sur
cinq ans dédiées à l'éducation. Il ajoutait qu'il fallait « résoudre les problèmes très lourds de financement qui touchent les universités ».Après le scrutin, il est temps de passer aux actes sans délai.
Sans attendre le vote par le parlement du budget 2013, il est possible via un collectif budgétaire de renforcer les budgets des établissements pour permettre la mise au concours dès septembre des emplois gelés. Ce premier ballon d'oxygène engageant une double dynamique, celle des établissements dans leurs missions de recherche et de formation, celle des doctorants, docteurs, postdoc enfin libérés de la chape de plomb de concours faméliques.