Enseignement supérieur et Recherche : Le jeu de massacre continue, ne nous laissons pas faire !

Publié le : 05/09/2008

Communiqué de presse

5 septembre 2008

Enseignement supérieur et Recherche : le jeu de massacre continue,
ne nous laissons pas faire !

 

Le début de l’été a été marqué
par une mobilisation importante contre les projets de restructuration de la
recherche. Le blocage du conseil d’administration du CNRS a fait reculer
au moins partiellement le gouvernement dans son projet brutal de démantèlement
du CNRS. Après la mise en place de la réforme de l’ANR et
de l’AERES, le brutal changement dans la composition du CNESER de cet
été continue de contourner toutes les instances nationales collégiales.
L’été a aussi été marqué par les dernières
annonces du Plan Campus, qui accroissent les inégalités entre
établissements et à l’intérieur de chacun d’eux.

De plus, pour la première fois depuis 15 ans, 900 suppressions
d’emploi sont annoncées
dans l’Enseignement Supérieur
et la Recherche alors que notre secteur est présenté comme prioritaire
et que des emplois sont nécessaires à la réussite des étudiants.
Le gouvernement entend par là poursuivre sa politique d’affaiblissement
de la fonction publique. En témoignent les suppressions d’emplois
de titulaires annoncées pour 2009 (près de 23 000 dans l’ensemble
de la Fonction Publique, avec 13 500 pour l’enseignement). Le milliard
supplémentaire annoncé l’an dernier n’est pas assuré.
Une augmentation de 10% du budget du service public de l’enseignement
supérieur et de la recherche serait pourtant indispensable.

En ce début septembre, les nouveaux projets du gouvernement
augmentent encore les menaces qui pèsent sur les personnels et les étudiants
:

- mise en cause de la formation et du statut des enseignants des premier et
second degrés ; menace de suppression des IUFM,

- volonté de franchir une nouvelle étape dans la restructuration
en force de l’ensemble de la recherche (CNRS, établissements sous
tutelle du Ministère de l’agriculture) et dans son pilotage autoritaire
(déclaration de V. Pécresse au Conseil des Ministres, limogeage
de la directrice du département SHS du CNRS).

- problèmes sociaux des étudiants (logement, bourses, augmentation
du recours au travail salarié, …),

- remise en cause des statuts et des carrières : individualisation arbitraire
des rémunérations (primes et indemnités à la «
tête du client") développement de la précarité,
modulation des services), pouvoir d’achat

Les organisations soussignées protestent contre les méthodes
inacceptables pratiquées par le gouvernement
. Comme pour tous
les chantiers précédents, le gouvernement veut conclure le chantier
carrière dans la précipitation, et sans réelles négociations
avec les organisations représentatives : il entend conclure le 18 septembre
la pseudo concertation sur les carrières basée sur les rapports
Schwartz et Hoffmann, qui remettent en cause le statut de fonctionnaire, enlevant
toute protection à la recherche et à l’enseignement face
aux pressions économiques et politiques. Nous ne pouvons l’accepter.

Les organisations soussignées appellent les personnels de la
recherche et de l’enseignement supérieur ainsi que les étudiants
à organiser dès maintenant l’information dans les établissements,
notamment le 11 Septembre
- jour retenu par les fédérations
de l’Education Nationale pour l’action contre la politique éducative
du gouvernement et contre les suppressions de postes - Elles appellent à
débattre partout d’actions associant tous les personnels et étudiants
tant dans les instances locales et nationales que dans des mobilisations originales
et significatives ; dès maintenant, la grève administrative soutenue
par une pétition massive doit être débattue. Elles appellent
dès à présent les personnels à s’exprimer
(motions, votes de conseils, AG, rassemblements, …)

Les organisations soussignées exigent :

• la création de postes de titulaires, un plan de résorption
de la précarité, de vrais contrats de travail pour tous les doctorants,

• un budget 2009 permettant de remplir toutes les missions d’enseignement
et de recherche, avec notamment un rééquilibrage du financement
de la recherche et une augmentation des aides aux étudiants,

• une attractivité des métiers fondée sur une revalorisation
des salaires et des carrières et non sur les primes,

• le maintien des prérogatives des instances consultatives et scientifiques
et de leurs élu(e)s,

• l’ouverture de véritables négociations avec le gouvernement
sur ces points,

Le 18 septembre ne doit pas être le jour de l'enterrement
du statut de titulaire, mais celui de la mobilisation des personnels et des
étudiants pour s'opposer ensemble aux projets du gouvernement et exiger
l'ouverture de véritables négociations sur nos propositions !

Organisations signataires : FSU (SNESUP- SNCS – SNASUB – SNEP –
SNETAP)
– CGT (SNTRS - FERC Sup – CGT Inra - UGICT) – UNSA (SNPTES)
- CFDT (SGEN
recherche EPST) – FO (SNPREES) – Solidaires (Sud Education) - SLR
– SLU –
UNEF -