Flash n° 14 (html)

Publié le : 22/12/2005

Lettre
Numéro
14
Flash

22 déc 2005

Une vision passéiste de la Recherche

La
lettre Flash au format pdf
(mise en page originale)


Le Sénat a repris le 21 décembre l’examen du
projet de loi pour la recherche, dans des conditions très éloignées
des enjeux majeurs de ce texte pour l’avenir du pays et les attentes de
la communauté scientifique et universitaire.

Le SNESUP reste stupéfait de constater combien les ministres
G. de Robien et F. Goulard ont traité, devant le Sénat, par le
plus grand mépris l’opposition quasiment unanime de la communauté
scientifique à leur pseudo-pacte.

Ce projet aurait-il été en vain rejeté par le
CNESER, la CP-CNU, la CPCN, l’assemblée extraordinaire du CoNRS,
de multiples Conseils d’Universités, les personnels eux-mêmes

(consultation édifiante en cours sur le site de Sauvons la Recherche),
et sérieusement critiqué par le CES, le CSRT, l’Académie
des Sciences
, etc. ?



Le SNESUP dénonce la manœuvre du gouvernement ayant consisté
à déclarer « l’urgence » sur ce projet, alors
que le Président de la République avait promis l’adoption
d’une loi d’orientation et de programmation de la recherche avant
la fin de 2004, et que les ministres concernés n’ont cessé
de faire traîner ce dossier.

Le texte légèrement amendé (voir ci-dessous) a
été voté par la majorité du Sénat
,
jeudi 21 décembre.

Un bilan rapide, et nécessairement incomplet, de cette
étape fait ressortir que :

  1. le Sénat n’a pas repris les propositions de la communauté,
    mais ses amendements se sont dans l’ensemble bornés
    à préciser le texte gouvernemental sans en alourdir la logique
    libérale
    . Au cours des débats, le président
    Jacques Valade est resté attentif aux propositions et à la mobilisation
    des 2 années passées
    .
  2. les logiques managiérales l’ont dans l’ensemble
    emporté sur les enjeux de démocratie
    (PRES, leur formation
    et leur « gouvernance » ainsi que telles les universités).
  3. les seuls sénateurs qui ont défendu les positions
    de la communauté et de ses organisations et institutions représentatives
    sont les « nordistes » Marie-Christine Blandin (Verts) et
    Yvan Renar (PC)
    , avec le soutien épisodique de deux ou trois
    autres.

    Hormis les amendements 53 et 61 en faveur de la parité
    et l’égalité entre hommes et femmes, et 68
    relatif au développement de la recherche dans les pays en voie de développement,
    aucun de ceux qui ont été adoptés ne sont de
    nature à corriger, serait-ce à la marge, les graves défauts
    de ce texte
    .



Le SNESUP n’est pas satisfait et appelle à transformer
ce texte en profondeur pour
:

  •  la programmation de la création de 5000 emplois statutaires
    par an jusqu’en 2010
    ;
  •  l’augmentation en euros constants du budget de la recherche
    publique à hauteur de l’objectif de 3% du PIB en 2010

    (environ 34 milliards d’euros, au lieu de 24);
  •  l’augmentation des crédits de base des laboratoires,
    les agences de moyens ne devant intervenir qu’à titre subsidiaire;
  •  la revalorisation du montant des allocations de recherche
    (1,6 SMIC et indexation sur le point d’indice de la fonction publique),
    et l’augmentation substantielle de leur nombre de manière
    à faire rapidement disparaître la précarité
    des jeunes chercheurs
    ;
  •   la réduction à 150h/an du service d’enseignement
    des enseignants-chercheurs
    et à 96h/an pendant trois
    ans pour les nouveaux maîtres de conférence
    ;
  •  la démocratie nécessaire dans la composition
    et le fonctionnement des
    éventuelles instances et
    institutions nouvelles
    ;
  •  les principes d’évaluation préconisés
    par les États généraux, la CP-CNU, la CPCN et le Comité
    national
    .



Le gouvernement a déclaré l'urgence le jeudi 15 décembre
2005, sur le projet de loi de programme pour la recherche. Selon la procédure
d'urgence, le Sénat et l'Assemblée nationale ne procèdent
qu'à une seule lecture du texte au lieu de deux habituellement. Si les
deux chambres n'adoptent pas le texte dans les mêmes termes à l'issue
de cette lecture unique, une CMP (Commission mixte parlementaire) est réunie.

L'Assemblée nationale devrait l'examiner en février 2006, dès
le 26 janvier en commission.



Priorité : dès janvier prolonger nos luttes, donner toute
leur ampleur aux initiatives nationales et décentralisées pour
obtenir des orientations et des moyens pour la Recherche et l’Enseignement
Supérieur conformes à ce 21ème siècle pour lequel
nous allons souffler une bougie supplémentaire.


Participez à la consultation express lancée par SLR, en répondant
à la question :

" Pensez-vous que le projet de loi "Pacte pour la recherche"
est une réponse à la hauteur des demandes exprimées depuis
deux ans dans le cadre du mouvement de la recherche ? "

Pour cela, merci de vous rendre dès maintenant sur la page :

http://recherche-en-danger.apinc.org/article.php3?id_article=1325






Cette lettre-flash du SNESUP-FSU, envoyée aux syndiqués
(fichier
pdf avec mise en page originale
), peut être diffusée sans réserves dans
les départements d'enseignement et laboratoires, comme les lettres flash à venir,
de façon à maintenir le lien fort entre la communauté scientifique et les représentants
syndicaux présents et acteurs des négociations. Lien nécessaire pour nous faire
entendre. Utiliser tous les moyens, courrier électronique, diffusion papier,
? et faire part d'observations sur tous les contenus et les formes de la négociation
à : sg@snesup.fr