Flash n°60 (html)

Publié le 17 juin 2008
Numéro 60
17 juin 2008

Dans l’action le 19 Juin pour la défense de la Recherche !

La lettre Flash au format pdf (mise en page originale)



Le mardi 27 mai, les personnels de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche étaient près de 8 000, dont 5 000 à Paris, à manifester contre le démantèlement du service public de recherche et notamment du CNRS, (avancé sous prétexte d’adapter les organismes de recherche à la loi LRU). En dépit de manifestations, ni les annonces de Valérie Pécresse concernant le dépeçage du CNRS en Instituts, ni les décisions de découpage de l’Inserm n’ont été remises en cause par le gouvernement. La méthode et la logique utilisées rappellent celles de la loi LRU. C’est aussi dans les élections aux CA des universités que se mesure l’opposition de nombre d’universitaires à cette loi, à l’absence de création d’emplois de titulaires, à la politique gouvernementale de casse de la recherche publique.
Pour le CNRS, c’est LE bouleversement profond qui préfigure sa disparition et celle des autres EPST à terme. Sous la langue de bois du « décloisonnement » et les promesses de « maintien du périmètre », le statut décidé pour les sciences de la vie et les sciences informatiques est le prélude à un morcellement qui serait fatal à l’organisme. En fait, il s’agit de démanteler le CNRS, pour mieux assujettir la recherche publique, ce qui était déjà commencé avec la mise en place de l’ANR et de l’AERES. Le rôle du CNRS, organisme de recherche national et généraliste, doit rester l’exploration de tous les domaines de la connaissance en favorisant l’interdisciplinarité.
[…]
Depuis plusieurs mois, les « concertations » en cours avaient mobilisé la communauté universitaire et scientifique et le Conseil scientifique du CNRS du 14 mai avait fait des recommandations prenant le contre-pied des projets ministériels. L’autoritarisme de la restructuration des organismes de recherche va à l’encontre des propositions exprimées par la communauté scientifique et universitaire. Il faut créer les conditions d’une réflexion approfondie sur la synergie des universités et des organismes, sur la complémentarité des métiers de la recherche et de l’enseignement supérieur et sur les passerelles entre eux.

Les organisations signataires ne veulent pas d’un simulacre de consultation.
Ensemble, nous formulons les exigences suivantes :

• le respect des missions de service public pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche,
• une politique préservant tout le potentiel scientifique, et le rôle des universités et de l’ensemble des organismes comme opérateurs de recherche. (L'INRA, l'IRD, le CEMAGREF, l’INRIA, l’INRETS, l’INED ou le CEA sont forcément touchés par cette décomposition/recomposition du CNRS et de l'INSERM) ;
• un engagement de l’Etat à financer l’enseignement supérieur et la recherche aux niveaux requis : financement de base des laboratoires suffisant ; augmentation des crédits publics par étudiant ; abandon de la politique actuelle de financements via des concessions ou privatisations ;
• une politique d’emplois répondant aux besoins : remplacement de la totalité des départs à la retraite en 2009 ; plan de création d’emploi de 5000 postes statutaires par an, d’enseignants-chercheurs, de chercheurs, d’ingénieurs, de personnels techniques, administratifs et des bibliothèques, pour résorber la précarité, alléger les charges d’enseignement, développer la recherche ;
• une politique de personnels garantissant le respect des statuts, la reconnaissance des qualifications et l’attractivité des carrières ;
• un CNRS pluridisciplinaire, qui ne doit pas être démembré en instituts, garant de la liberté de recherche pour faire progresser les connaissances et satisfaire aux besoins de la population ;
• une politique de coopérations entre organismes et universités, avec maintien d’une pluralité des tutelles des UMR, et préservation du lien enseignement-recherche à tous les niveaux ;
• une révision négociée du cadre législatif universitaire visant à renforcer la collégialité et favoriser les coopérations plutôt que la concurrence entre établissements.

Nous voulons être entendus. Nous voulons une vraie négociation.
C’est pourquoi nous appelons à bloquer le CA du CNRS
le 19 juin 2008 à partir de 8h 30, 3, rue Michel Ange – Paris 16ème – Métro :
et à occuper les délégations régionales.
Un préavis de grève a été déposé.

 

FSU (SNESUP – SNCS – SNASUB – SNEP – SNETAP) – CGT (SNTRS – FERC-Sup – CGT-INRA – UGICT) – UNSA (SUP’Recherche - SNPTES – A&I) –
CDFT (SGEN-Recherche EPST – CFDT-INRA) – SOLIDAIRES (SUD-Education – SUD-Recherche EPST) - CFTC-INRA – SLR – SLU – UNEF


Dernière minute : Le conseil scientifique du CNRS, réuni hier 16 juin, s’est opposé au plan stratégique du CNRS :
10 non – 7 oui – 1 abstention. Les deux élus du SNESUP, Pierre Alart et Christian Gorini, ont contribué à ce rejet.

syndicat national de l'enseignement supérieur 78, rue du faubourg saint-denis 75010 Paris Tél. : 0144799610 Fax : 0142462656 Courriel : accueil@snesup.fr Site web : www.snesup.fr


Cette lettre-flash du SNESUP-FSU, envoyée aux syndiqués (fichier pdf avec mise en page originale), peut être diffusée sans réserves dans les départements d'enseignement et laboratoires, comme les lettres flash à venir, de façon à maintenir le lien fort entre la communauté scientifique et les représentants syndicaux présents et acteurs des négociations. Lien nécessaire pour nous faire entendre. Utiliser tous les moyens, courrier électronique, diffusion papier, ? et faire part d'observations sur tous les contenus et les formes de la négociation à : sg@snesup.fr