Flash n°64 (html)

Publié le 1 juillet 2008
Numéro 64
1 juillet 2008

Formation des enseignants : agir pour une formation
renouvelée et diplômante dans des IUFM rénovés !

La lettre Flash au format pdf (mise en page originale)



Après les annonces de N. Sarkozy devant les présidents et les recteurs sur la « mastérisation » de la formation des enseignants, le gouvernement confirme ses attaques frontales contre la formation des enseignants et les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM). Il ne communique aucune information aux organisations syndicales. Les informations qui nous parviennent par la presse font état de la volonté du ministère de l’Education Nationale de mettre en œuvre cette réforme dans la précipitation absolue (rentrée 2008) et sans cadrage national, ce qui ne manquerait pas d’engendrer des conséquences désastreuses.

Une réelle inquiétude s’est emparée de l’ensemble de la communauté éducative face aux annonces sur la « mastérisation » des enseignants et la disparition possible des IUFM. En témoignent les initiatives prises par certains IUFM comme les Assises du 2 Juillet à Toulouse, les AG de personnels demandant un moratoire, les motions de CA d’IUFM ou de conseils d'universités, le succès de l’appel « Pour une formation des enseignants de haut niveau dans des IUFM rénovés » (3600 en quelques jours). Le SNESUP a rencontré vendredi 27 juin des représentants (Baranger, Demougin) des directeurs d’IUFM avec lesquels nous avons eu un échange sur la gravité de la situation et les propositions de chacun.

Sans aucune concertation, la place (le niveau universitaire requis), la nature et les contenus des concours seraient connus dès le 4 ou le 11 Juillet. Dans un tel contexte, on ne peut que s’inquiéter sur la qualité de tels masters, sur leur liaison avec la recherche et avec les parcours préparant aux concours.
Pour nombre de licences permettant l’accès aux métiers de PLP ou de PE , il n’existe pas aujourd’hui de possibilité de poursuite en master ; pour les PLC les masters existants nécessitent pour beaucoup des adaptations significatives. Comment, dans une telle précipitation et sans qu’aucun consensus n’existe sur l’articulation entre concours et master, associer toutes les composantes intéressées dans l’université intégratrice mais aussi dans l’académie ? Le gouvernement fait le choix de l'improvisation et de la concurrence entre IUFM, entre IUFM et universités, entre universités elles-mêmes. De plus, les étudiants qui souhaitent préparer les concours sont placés devant une grave incertitude : ils devraient choisir un master pour s'y inscrire dès la rentrée 2008 alors que ces masters ne sont pas encore connus !

L’IUFM doit avoir un rôle structurant en associant l’ensemble des universités de l'académie à cette formation, et en réalisant, en concertation avec ces universités, le travail d’ingénierie sans lequel une vraie formation aux métiers de l’enseignement ne peut exister. Supprimer cette structure, la diluer dans l’ensemble de l’Université, diminuer son potentiel ou l’étrangler faute de moyens fléchés (Cf lettre Flash n° 63 : Alerte sur le financement des universités) serait une remise en cause de la spécificité et de l’efficacité de la formation des enseignants.

Lors de l’intégration des IUFM à l’Université, le SNESUP avait revendiqué que les collègues des IUFM titulaires de thèses et qualifiés puissent accéder par des mesures spécifiques à des emplois d’enseignants chercheurs. Cette revendication est plus que jamais d’actualité si l’on veut élever la qualification des nouveaux enseignants et la porter au niveau Master et permettre aux IUFM de participer à l’élaboration et à la mise en œuvre de Masters.

Par ailleurs, en ne prévoyant ni aides (par exemple, une allocation d’IUFM réservée aux étudiants en IUFM et soumise à assiduité aux formations et contrôles), ni pré-recrutement, le gouvernement écarterait de l’accès aux fonctions d’enseignants de nombreux jeunes, issus notamment des milieux défavorisés. Pourtant la diversité sociologique du monde des formateurs est nécessaire pour que l’Ecole reste en phase avec la société. Pour faire entendre nos revendications, la mobilisation doit continuer à s’amplifier :

dès ce début Juillet, par des votes de motions dans les conseils (Cf http://www.universite-democratique.org/), des interventions auprès des parlementaires et élus locaux, la presse régionale et nationale

• par la poursuite de la signature de l’appel
« Pour une formation des enseignants de haut niveau dans des IUFM rénovés ». (www.former-des-enseignants.org)

• par la préparation de la Nuit des IUFM du 4 Septembre
.

Le SNESUP prendra toute sa place dans les initiatives en cours, notamment pour refuser le calendrier et obtenir de vraies négociations. Il poursuivra des contacts avec les autres syndicats et organisations, les personnalités signataires de l’Appel pour que s’organisent les Etats Généraux de la formation des enseignants fin Septembre-début Octobre. Il organisera le 3 Octobre une Journée sur la Recherche en Education pour la formation des enseignants.

PLP : Professeur de Lycée Professionnel
PE : Professeur des Ecoles
PLC : Professeur des Lycées et Collèges (Certifiés)

syndicat national de l'enseignement supérieur 78, rue du faubourg saint-denis 75010 Paris Tél. : 0144799610 Fax : 0142462656 Courriel : accueil@snesup.fr Site web : www.snesup.fr


Cette lettre-flash du SNESUP-FSU, envoyée aux syndiqués (fichier pdf avec mise en page originale), peut être diffusée sans réserves dans les départements d'enseignement et laboratoires, comme les lettres flash à venir, de façon à maintenir le lien fort entre la communauté scientifique et les représentants syndicaux présents et acteurs des négociations. Lien nécessaire pour nous faire entendre. Utiliser tous les moyens, courrier électronique, diffusion papier, ? et faire part d'observations sur tous les contenus et les formes de la négociation à : sg@snesup.fr