Former des Maîtres, octobre 2008
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Editorial
Rester mobilisés pour défendre la formation des enseignants
- Martine Gest, responsable du collectif FDM, membre du BN du SNESUP
Nous avons vécu une rentrée 2008 d’une intense activité syndicale due a la frénésie des annonces ministérielles et à un calendrier délibérément contraignant.
La Nuit des IUFM, projet lancé fin juin par le Collectif FDM du SNESUP, s’est déclinée presque partout sous des formes diverses : projection du document réalisé par le SNEP et le SNESUP présentant de façon exhaustive la mastérisation, débats avec les personnalités signataires de l’Appel « pour une formation des enseignants de haut niveau dans des IUFM rénovés », conférences de presse..., la formation des enseignants fut au coeur des discussions et les centres départementaux rappelèrent leur rôle de lieux de formation réels dans l’aménagement du territoire français.
Le 3 octobre dernier, c’est dans un de ceux-ci, à Saint-Denis, que le SNESUP et l’Institut de Recherches de la FSU ont organisé leur première journée d’études sur la recherche en éducation : Quelles recherches pour la formation des enseignants ? Quels liens entre la formation des enseignants et la recherche ? Le prochain FDM publiera les différentes interventions de cette riche journée.
Le lendemain, samedi 4 octobre, c’est encore dans l’Académie de Créteil, mais à l’Université de Paris XII cette fois-ci, que se sont tenus les États-Généraux de la formation des enseignants. Les débats ont souvent été vifs et les avis contrastés. Si le schéma ministériel de la formation et le calendrier de mise en oeuvre firent la quasi unanimité contre eux, en même temps les IUFM n’ont pas eu que des défenseurs. Le SNESUP a toujours dit qu’il fallait améliorer la formation des maîtres. Les ministères successifs n’ont pas pris les mesures pour permettre aux IUFM d’être plus et mieux universitaires. En même temps, ils leur reprochèrent tout et son contraire.
La mobilisation pour le service public d’éducation s’est amplifiée avec le succès de la manifestation nationale du 19 octobre dans laquelle près d’une centaine de milliers de personnes ont revendiqué plus d’engagement de l’État dans l’école. De nombreux formateurs IUFM étaient présents dans le cortège, faisant le lien entre l’abandon dont l’école est l’objet et la tentative de destruction des IUFM. Les étudiants s’inquiètent eux aussi, une phrase récurrente dans les couloirs des IUFM est : « Il faut avoir le concours cette année à n’importe quel prix ! ». Les annonces budgétaires pour 2009, ajoutées à la baisse drastique des postes de ces dernières années, démontrent que c’est le recrutement de contractuels qui risque en effet de devenir la norme.
Le ministre de l’Éducation nationale a réaffirmé qu’il ne toucherait pas a un recrutement par concours national ; mais le nombre de fonctionnaires qui ne cessent de baisser contredit la sincérité de cette promesse.
Nos deux ministres de tutelle jouent aux apprentis sorciers en laissant se créer des masters concurrentiels, sans cadrage national, qui dérégulent la formation des enseignants. Dans de nombreuses Universités, l’élaboration de maquettes de masters d’enseignement est déjà bien avancée avec ou sans cadrage local, avec ou sans concertation des personnels, avec ou sans souci d’articuler master et concours. Ce n’est que cette semaine qu’ont commencé à circuler officiellement les premiers projets des épreuves des concours dont les premières analyses ne font apparaître ni une plus grande exigence scientifique, ni une volonté de prise en compte d’une meilleure professionnalisation.
Chaque jour qui passe démontre la nécessité d’une structure à l’intérieur des Universités qui identifie clairement la filière de formation des enseignants. C’est la garantie d’un engagement de l’État-employeur dans un service public et national de la formation des enseignants.
Mont-Saint-Aignan, le 20 octobre 2008