L'indignation, c'est bien. L'action concrète, avec des moyens humains et financiers, c'est mieux !

Publié le : 13/09/2015


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Le 12 septembre 2015

Communiqué de presse

L'indignation, c'est bien. L'action concrète, avec des moyens humains et financiers, c'est mieux !

Appel du SNESUP-FSU pour de vraies mesures d'accueil des réfugiés dans les universités françaises

La crise humanitaire des réfugiés aux portes de l'Europe et sur notre sol suscite aujourd'hui un élan spontané de solidarité citoyenne. Il s'ensuit des mesures, notablement tardives et insuffisantes, de l'Union européenne et de la plupart de ses États membres, après que des milliers de réfugiés se sont noyés en Méditerranée, sans que nos responsables politiques aient agi pour prévenir ces drames.

L'Enseignement supérieur et la Recherche ont une responsabilité particulière dans l'accueil de l'étranger, quel qu'il soit. L'Université française a une longue tradition d'accueil des étudiants et des chercheurs étrangers, qui se fonde sur les principes de liberté de la recherche, de libre circulation des savoirs et des personnes et sur des valeurs humanistes. Mais cette tradition, de même que ces principes et valeurs, ont été mis à mal ces dernières années par des réformes néolibérales et autoritaires, qui ont développé la marchandisation du savoir, la concurrence et l'individualisme, alors qu'étaient appliquées des politiques nationales d'expulsion, de restriction des visas et de limitation de l'asile politique.

Le SNESUP-FSU se félicite de la prise de position de la CPU qui s'engage « pour l'accueil des réfugiés » au sein des institutions universitaires. Dans le même temps, on ne peut se contenter d'acquiescer aux décisions du Président Hollande - très insuffisantes - et de proposer chichement des gratuités d'inscription pour les seuls détenteurs d'un récépissé de l'OFPRA et des mesures sociales par les CROUS. Que les Œuvres universitaires agissent, c'est nécessaire, mais encore faut-il que des moyens financiers soient dégagés.

Le SNESUP-FSU appelle les présidents d'université et les directions de tous les établissements publics de recherche et d'enseignement supérieur à prendre des décisions qui soient à la hauteur des enjeux humanitaires auxquels nous devons faire face. Nous les invitons à consulter sans tarder leurs conseils centraux, leurs composantes et laboratoires afin de faire remonter et centraliser toutes les initiatives et mesures concrètes qui pourraient être prises en faveur des étudiants et personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche réfugiés.

L'université doit faire preuve de créativité, d'invention et de générosité dans les solutions qu'elle propose. Au-delà des mesures administratives et financières, ce sont, par exemple, des parcours de formation adaptés qu'il conviendrait de mettre en place, avec des accompagnements spécifiques et de l'aide individualisée. Des dispositifs d'accueil des chercheurs et personnels des universités étrangères sinistrées, des propositions de résidence ainsi que leur intégration pour un temps déterminé dans nos composantes et laboratoires sont autant de dispositifs qu'il convient de promouvoir.

Le SNESUP-FSU souligne que l'exercice de la responsabilité des universitaires envers les réfugiés demeurera limité, si l'État n'assume pas lui-même ses responsabilités envers les établissements publics d'enseignement supérieur et de recherche. L'augmentation importante des effectifs étudiants, la crise budgétaire et les sous-dotations en personnels sont autant d'obstacles à la mise en œuvre de solutions pérennes et efficaces. Si un plan d'accueil national est mis en place - ce que le SNESUP-FSU appelle de ses vœux -, des moyens proportionnés devront être dégagés en urgence et d'autres moyens inscrits dans le Projet de Loi de Finance 2016. Si les usagers des universités savent pouvoir compter sur l'abnégation de leurs personnels, bien malmenés ces dernières années, l'État demeure le premier garant des solidarités nationales et internationales. Il lui revient de s'engager !