Le Mensuel n°593 mars 2011

Télécharger le Mensuel n°593 ( 1.32 mb)

Comprendre la jeunesse et répondre à ses attentes.

par Stéphane TASSEL, secrétaire général du SNESUP-FSU

Pendant que des peuples, au péril de milliers de vies, luttent aux portes de l’Europe en particulier en Libye, pour renouer avec la liberté et la démocratie... en France, le pouvoir improvise. Le remaniement ministériel, censé faire oublier la complicité à l’égard de despotes en place depuis des décennies, pointe l’incurie du gouvernement. Il est dans l’incapacité d’anticiper ces mutations irréversibles, ou d’inventer des liens renouvelés avec les populations. Sans prendre la mesure du choc géopolitique et des enjeux liés à la proximité côtière de routes maritimes stratégiques, le président de la République en campagne brandit le spectre sécuritaire des risques migratoires emprunté à l’extrême droite sous peine d’attiser les haines.

C’est de soutien, d’échanges, de coopérations qu’ont besoin les populations tunisienne, égyptienne, libyenne, yéménite, algérienne...

Dans ces soulèvements populaires, chacun a souligné le rôle central joué par la jeunesse qualifiée. En France, le malaise de la jeunesse, son sort préoccupant pour elle-même et pour la société en devenir, devraient être au centre du débat politique, plutôt que de le biaiser par des campagnes appuyées sur l’intolérance et le refus de la diversité. Touchée de plein fouet par le chômage, la jeunesse n’a jamais été si maltraitée depuis l’après-guerre. En matière d’encadrement éducatif, les suppressions de postes placent la France en dernière position des pays de l’OCDE. La mise en pièce de la formation des enseignants parachève sa fragilisation et celle de ses usagers.

Dans l’enseignement supérieur, un sursaut est nécessaire pour faire réussir des étudiants plus nombreux aux profils diversifiés. Devant l’échec du pseudo plan licence, les moyens et les méthodes doivent être mis en oeuvre dans l’ensemble des formations post-bac, dans le cadre d’une refonte les mettant en cohérence et prenant en compte la diversité des publics, pour que l’objectif de 50 % d’une classe d’âge diplômée de licence, encore loin devant nous, ait du sens. Ce n’est pas la concentration des moyens sur des formations « d’excellence », alors que l’ensemble du tissu universitaire est mis en lambeaux, ni les mesures qui opposent entre eux des collègues las d’une concurrence stérile qui pourront répondre aux attentes de la société.

Au lendemain du scrutin au CNESER – le 22 mars 2011 – et de débats riches et exigeants dans des sections de plus en plus sollicitées, le congrès du SNESUP se déroulera dans un contexte exceptionnel !

 Sommaire