Lettre aux retraité(e)s n°104

Publié le : 21/11/2015

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 ÉDITORIAL

Après Bagdad et tant de villes en Irak, Beyrouth, Ankara, le terrorisme fanatique et criminel vient de frapper, à Paris et à Saint-Denis. Vendredi, des hommes et des femmes se faisaient une joie d'aller à des spectacles, de se rencontrer dans la rue, à une terrasse de café.
Une organisation criminelle, DAECH, en avait décidé autrement.

Au delà de l'horreur que nous éprouvons vis à vis de ceux qui ordonnent, organisent et commettent ces actes, il nous faut d'abord assurer la solidarité avec les victimes, leurs familles, leurs proches.
De nombreuses victimes sont mortes et d'autres porteront d'épouvantables séquelles dans leur corps, pour d'autres encore, les souffrances sont psychiques et terriblement douloureuses. Il leur faudra beaucoup de temps et de soins pour se reconstruire comme cela s'est passé après les attentats de Madrid, de Londres ou de Moscou.
Il ne faudra pas les oublier après le deuil et l'émotion.
Et nous devons saluer les médecins urgentistes, les pompiers et les forces de police pour la rapidité et l'efficacité de leurs interventions.

DAECH veut enclencher un cycle de répression et de haine pour s'assurer une hégémonie politique parmi les habitants musulmans de la France. Nous ne tomberons pas dans le piège et, pas plus qu'en janvier, nous ne confondrons appartenance à la religion ou plus exactement à la culture musulmane et adhésion à une organisation criminelle. Universitaires retraités, nous avons vu, avec satisfaction d'ailleurs, arriver progressivement à l'université des jeunes gens (surtout des jeunes filles) d'origine maghrébine et populaire, signe d'une relative mais bien réelle démocratisation. Le « vivre ensemble » a été si naturel.

Nous ne permettrons pas que les actes de barbarie de quelques uns soient un motif ou un prétexte pour le rejet et la stigmatisation des jeunes d'origine maghrébine ou africaine.
Beaucoup d'entre nous ont connu et vécu le lourd climat de haine qui avait envahi la France pendant la guerre d'Algérie ainsi que les multiples atteintes aux libertés qui l'accompagnaient (censure, saisie de journaux, internements arbitraires) Que jamais ne revienne ce temps ! Des mesures de police sont indispensables mais elles ne doivent pas se transformer en état d'exception remettant en cause les libertés fondamentales. De ce point de vue, l'état d'urgence proclamé pour 3 mois est préoccupant.
Enfin, c'est le retour à la paix accompagné de profondes réformes politiques et sociales qui permettra aux populations du Moyen Orient qui sont -et de loin- les principales victimes des islamistes, de vaincre l'obscurantisme et la barbarie du djihadisme.

J. GUYOT, responsable du secteur retraités