Lettre Flash n°15 du 28 novembre 2007

Publié le : 28/11/2007


Numéro 15

28 novembre 2007


VERS DE NOUVELLES INITIATIVES PUBLIQUES POUR FAIRE OBSTACLE A LA LRU

La
lettre Flash au format pdf
(mise en page originale)


 

Le mouvement contre la loi dite abusivement "libertés et responsabilités
des universités" consolide son ancrage chez les personnels et les
étudiants. Il gagne l'opinion publique. Le gouvernement, inquiet du développement
de ces actions engageant la critique de ses orientations, tente d'éteindre
la contestation en affichant quelques concessions médiatiquement amplifiées.
Comme le budget 2008, très notablement insuffisant, ces concessions sont
en trompe-l'oeil, pour l'essentiel.

En effet, si le Premier Ministre s'inscrit, comme sur d'autres plans, dans
le prolongement des déclarations du candidat Sarkozy à l'élection
présidentielle pour augmenter la dépense moyenne par étudiant
d'ici 5 ans, celle-ci apparaît comme un leurre si aucune création
d'emploi n'est prévue. La dépense moyenne par étudiant
n'est un indicateur pertinent que si elle mesure l'amélioration de l'encadrement
pédagogique, seule mesure reconnue d'efficacité en la matière.
L’argent public indispensable doit être scientifiquement, pédagogiquement
et territorialement équitablement réparti ; les effets déstructurants
des budgets de l’ANR instaurés par le Pacte Recherche ne doivent
pas être reproduits.

Le cadrage national des diplômes, mesure censée rassurer les étudiants,
n'est en rien une mesure liée à la loi LRU. Il s'agit d'une mesure
dont le SNESUP dénonce l'absence depuis la mise en place du LMD. Nécessaire
pour rendre les formations lisibles pour les jeunes et leurs familles, pour
améliorer la mobilité étudiante choisie et l'insertion
professionnelle ultérieure, elle ne peut se réaliser par des seules
décisions ministérielles qui de plus, seraient amenées
à prendre effet au 1er janvier sans aucune concertation et élaboration
scientifique. Les enjeux scientifiques et pédagogiques appellent sur
ce point, comme sur d'autres, les plus larges concertations dans des instances
représentatives.

Ces reculs affichés et qui, pour beaucoup, concernent l’aide sociale
(bourses et logements pour les étudiants) sont la preuve que les mobilisations
peuvent infléchir le cours des événements. La Ministre
et le gouvernement qui, par ces annonces, reconnaissent implicitement le caractère
imposé voire arbitraire des orientations de la loi LRU, doivent en tirer
toutes les conséquences.

Ils doivent au plus vite
1. renoncer au dispositif répressif et aux menaces contre les étudiants
et les personnels et tout faire pour hâter le retour à la sérénité,

2. engager enfin un vaste débat national scientifique et sociétal
sur les enjeux du supérieur et de la recherche, suspensif de la loi LRU
(moratoire) qui engagerait à l’élaboration d’un autre
texte législatif actant de fait l’abrogation de la LRU.

C'est dans ce cadre, avec toutes les parties concernées, en particulier
les enseignants du supérieur, poumon de la vie des universités,
qu'il convient de remettre à plat réflexions, propositions et
mise en œuvre d'une vaste refondation de l'enseignement supérieur
public.

Les enjeux majeurs concernant la collégialité et la démocratie
comme principe de fonctionnement des établissements du supérieur,
l’amélioration des statuts et des carrières publiques de
tous les acteurs doivent être mis au cœur de cette priorité
nationale. C'est le sens de l’appel que lance aujourd'hui le SNESUP, appel
qui le conduira, après réunion de ses instances jeudi 29 novembre,
à prendre de nouvelles initiatives publiques pour faire entendre sur
les questions du supérieur et de la recherche la voix des enseignants
du supérieur et bien au-delà de toutes les forces démocratiques.

Paris, le 28 novembre 2007

syndicat national de l'enseignement supérieur 78, rue
du faubourg saint-denis 75010 Paris Tél. : 0144799610 Fax :
0142462656 Courriel : accueil@snesup.fr
Site web : www.snesup.fr


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les départements d'enseignement et laboratoires, comme les lettres flash à venir,
de façon à maintenir le lien fort entre la communauté scientifique et les représentants
syndicaux présents et acteurs des négociations. Lien nécessaire pour nous faire
entendre. Utiliser tous les moyens, courrier électronique, diffusion papier,
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