Lettre Flash n°23 : que de mots, que de maux ...

Publié le : 21/01/2011

 

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QUE DE MOTS, QUE DE MAUX...

 

En s'écartant du discours qui lui avait été préparé pour la
présentation lors de ses vœux le 19 janvier 2010 au monde de la
connaissance et de la culture, Nicolas Sarkozy a fait implicitement
l'aveu que les décisions et les mesures qu'il a prises ne peuvent
tromper les intéressés.

Sa déclaration : "Je pense qu'il ne faut
pas avoir peur de reconnaître que l'on doit améliorer en permanence
notre système. Et je vous le dis, mon souci au fond, c'est de mettre
devant nos enfants des professeurs mieux formés, connaissant mieux leurs
matières et mieux préparés à l'enseignement d'une classe d'âge,
tellement diverse et parfois si difficile
 » ne fait que reconnaître, à
mots couverts, l'échec cuisant de sa réforme de la formation des
enseignants et la catastrophe qu'elle implique pour le système éducatif,
les élèves, les acteurs de la formation dans les UFR et les IUFM, pour
la société. L'exemple de l'année 2010-2011 où les lauréats des concours
2010 ont été mis en responsabilité devant les élèves sans la moindre
formation pour la plupart est une preuve incontestable.
"20 fois sur
le métier...", le dire est une chose, le faire en est une autre. Or, le
chef de l'Etat et son gouvernement ont décidé de passer en force,
d'ignorer nos analyses et nos propositions pour la formation des
enseignants, pour une réelle élévation des qualifications tant
professionnelles que disciplinaires, reconnue par un master.
Le
SNESUP exige plus que des mots... des actes : le retrait de cette
réforme catastrophique et l'ouverture des concertations qui n'ont jamais
eu lieu avec tous les acteurs concernés.

A cette occasion, le
président de la République a fait une fois de plus le panégyrique de son
action dans les universités en total décalage avec la réalité dans les
établissements. La multiplication des processus bureaucratiques, la mise
en œuvre de la loi LRU et des responsabilités et compétences élargies
attisent les concurrences, obèrent la force créatrice des universités et
rendent impossible un réel projet scientifique reposant sur des
coopérations réelles entre établissements.

La liste des projets
Equipex (équipements d'excellence) sélectionnés, dévoilée le 20 janvier
devant un parterre souriant, laisse imaginer que le carton d'invitation
valait garantie d'être sélectionné. Doit-on y voir une distribution de
lots de consolation par anticipation à la sélection des projets Idex.
Ceux-ci, liés eux aussi au grand emprunt, ont été élaborés en dehors de
toutes les instances des établissements. L'urgence imposée pour
constituer ces dossiers s'inscrit dans la volonté gouvernementale de
torpiller la démocratie universitaire, et conduit à ignorer les besoins
réels dans leur diversité et leur complémentarité. Par ailleurs, le
président de la République a réitéré sa volonté de voir les
personnalités extérieures participer à l'élection des présidents
d'université.

En annonçant vouloir transposer "l'autonomie des
universités" aux lycées, il ne fait que confirmer l'analyse du SNESUP en
décembre 2009 concernant la réforme des lycées. « Après les université,
les lycées : LRU bis, le gouvernement poursuit ses attaques
 »
(Le-Snesup/Dossiers-actu?cid=60&ptid=5&aid=4571).

Demain,
samedi 22 janvier, le SNESUP appelle, avec les organisations de
syndicales de l'enseignement scolaire, les fédérations de parents et les
organisations de jeunesse... l'ensemble de la communauté universitaire à
manifester pour "L'Education est notre avenir".

Proposition de loi "Mancel" : L'UMP entend liquider le statut de fonctionnaire..., la fonction publique

L'objectif
de cette proposition de texte présentée par un député UMP de
l'Assemblée Nationale est clair. En revenant en profondeur sur la loi Le
Pors de 1983, la majorité présidentielle ne propose pas moins que de
restreindre "le champ d'application du statut de la fonction publique
aux seuls emplois de souveraineté nationale et de puissance".
En
d'autres termes, il s'agit de limiter l'accès au statut de fonctionnaire
aux agents des fonctions régaliennes de l'Etat (sécurité extérieure
-diplomatie, armée-, police, justice, souveraineté économique et
financière). Si cette proposition de loi devait être mise en oeuvre,
elle priverait la quasi totalité des nouveaux recrutés dans les autres
champs de la fonction publique (éducation, santé, culture...) -ainsi que
ceux, actuellement fonctionnaires, volontaires pour renoncer à leur
statut- des garanties statutaires protectrices des pressions
extérieures, éloignées de l'intérêt général.

Les provocations de
Christian Jacob, président du groupe parlementaire UMP, « sur l'embauche
à vie des fonctionnaires » et la mise en oeuvre de "contrats
d'objectifs sur cinq ou dix ans .../... par exemple, dans l'équipement
ou la recherche», trouvent ici tout leur sens dans l'entreprise
gouvernementale de démantèlement de la fonction publique. Ce projet de
texte constitue une attaque frontale, sans équivalent à ce jour, contre
la fonction publique, le service public et leurs missions, fondements
d'une société juste et démocratique.

Ce texte proposant de faire
sauter les garanties statutaires intervient à un moment où
l'enseignement supérieur et la recherche sont en proie à des
bouleversements sans précédent. En conséquence de la loi "LRU", du
passage aux RCE, et des modifications du décret statutaire des
enseignants chercheurs, les collègues font l'objet de pressions toujours
croissantes, mettant déjà en cause leurs libertés scientifiques et
pédagogiques.

Le SNESUP exige l'abandon immédiat de cette
proposition de loi contraire au principe constitutionnel de
l'indépendance des universitaires et demande au gouvernement les
garanties que de telles mesures ne puissent voir le jour. Il appelle les
syndiqués, les universitaires à se mobiliser et à se tourner vers leurs
élus pour contrer une attaque intolérable du service public.

Sur le site du SNESUP :

CENSURE DE STEPHANE HESSEL À L'ENS : VERS LA DESTRUCTION DES LIBERTÉS DÉMOCRATIQUES
/Presse-et-documentation?aid=5531&ptid=5&cid=240

CNESER DU 17 JANVIER 2011 - MOTION BUDGET 2011
/Presse-et-documentation?aid=5529&ptid=5&cid=240

 


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Cette lettre-flash du SNESUP-FSU, envoyée aux syndiqués, peut être
diffusée sans réserves dans les départements d'enseignement et
laboratoires, comme les lettres flash à venir, de façon à maintenir le
lien fort entre la communauté scientifique et les représentants
syndicaux présents et acteurs des négociations. Lien nécessaire pour
nous faire entendre. Utiliser tous les moyens, courrier électronique,
diffusion papier, … pour faire part de vos d'observations à: sg@snesup.fr