Lettre Flash n°9 : La supercherie des 1000 postes Dans tous les établissements, refuser les budgets

Publié le : 14/12/2012

  

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La supercherie des 1000 postes
Dans tous les établissements, refuser les budgets

Pendant que les établissements sont poussés à gérer la pénurie, le CNESER aura à débattre des dotations, en particulier de la répartition de la masse salariale correspondant à 1000 emplois (57200€ en année pleine par emploi). Près de 80% ont fait l'objet d'une répartition particulièrement floue, exempte de cadre national arithmétiquement vérifiable, concoctée avec la seule CPU et renvoyée à l'autonomie des universités. Ces créations d'emplois - si tant est qu'elles aient bien lieu et ne s'accompagnent pas de suppressions d'ATER ou de monitorats -, dont la réalité n'excèderait pas quelques centaines d'emplois qui au mieux empêcheraient de nouveau gels, sont passablement insuffisantes, notamment pour résorber la précarité.

Près de 1500 postes ont été gelés, le plus souvent sous l'injonction des recteurs. 300 postes de PRAG-PRCE manquent à la publication sur GALAXIE par rapport à l'année précédente. D'après la Cour des Comptes, ce sont 3013 emplois qui ont été supprimés depuis 2008. La situation dans les universités et les organismes rend urgente une création massive d'emplois. La proposition solennelle d'un plan pluriannuel d'emplois reprise lors des Assises de l'ESR, en particulier dans le discours de clôture du rapporteur, Vincent Berger, est la marque d'une situation budgétaire dramatiquement difficile.

Si la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche reconnaît ne pas découvrir la situation budgétaire difficile et les inégalités entre établissements, elle confirme sa conception de l'autonomie de gestion des personnels, les universités devant « quelle que soit leur taille, assum[er] à terme les évolutions de leur pyramide d'emplois et de leur masse salariale ». Le SNESUP exige au contraire un retour à des mécanismes de régulation nationale, à la gestion nationale des personnels titulaires. Cette demande rejoint la revendication, portée notamment dans l'appel du SNESUP en janvier, de rupture avec les politiques menées depuis une dizaine d'années. Elle passe par l'abrogation de la loi Pacte pour la Recherche et de la loi LRU.

En résonance avec la démarche des quinze présidents d'universités, refusant de réduire le nombre de postes, de diminuer les crédits de formation et de recherche, et demandant à la ministre de « repren[dre] la gestion de la masse salariale et des postes des personnels titulaires », le SNESUP refuse le budget de la MIRES. Ce refus résolu d'un budget d'austérité passe par celui des budgets répartis, rendant visibles les déficits de financement des besoins des établissements. Dans chaque établissement, pour exiger les moyens d'exercer ces missions, le SNESUP appelle à voter contre les budgets d'austérité. Au CNESER, il appelle à construire l'opposition la plus large possible de la répartition du budget 2013.

Motion adoptée à l'unanimité de la CA du 13 décembre 2012.

M. Le Ministre, rendez vous au CNESER...

Communiquée par voie de presse, court-circuitant les organisations syndicales représentatives, la loi de refondation de l'école, qui n'a de refondation que le nom, ne marque pas la rupture attendue. Elle impose son rythme, et par la même occasion la prééminence du MEN sur le sujet de la formation des enseignants, niant la voix des universitaires et renvoyant au second plan le rôle du MESR.
A l'instar de la FSU dans sa déclaration au CSE ce jour, le SNESUP considère intenable le calendrier imposé pour mettre en oeuvre une réforme unanimement attendue, et aux enjeux majeurs pour la société. Il rappelle que réforme ne peut faire l'économie du temps de la concertation avec les acteurs, et plus particulièrement les universitaires. Les recteurs ne sauraient se substituer aux débats qui doivent être menés avec les organisations représentatives.
Le SNESUP considère que le projet de loi sur l'Ecole ne permettra pas d'améliorer l'articulation secondaire-supérieur, qui n'est présente dans le texte qu'au travers d'un Conseil des programmes dépourvu de représentants des enseignants-chercheurs. Elle fait peser des risques sur l'avenir du monopole de la collation des diplômes par l'Etat. Le SNESUP, qui n'a pas même été consulté sur l'écriture des articles concernant les nouveaux ESPE, considère comme particulièrement inquiétants ces articles, notamment en matière de poids du recteur, gestion démocratique des ESPE, modalités d'intégration (EPSCP ou EPCS), processus d'accréditation emportant l'habilitation,...Ces futures ESPE n'auraient en fait aucune des caractéristiques des composantes universitaires. De plus, aucune garantie n'est donnée concernant les personnels actuellement en fonction dans les IUFM et le maintien des sites.
Vivement interpellé par le SNESUP avant le vote de la loi sur l'école sur la situation inextricable vécue par les collègues impliqués dans la formation des enseignants, le ministre de l'Education Nationale a confirmé sa présence au CNESER lundi prochain pour débattre, refusant pour autant de reconnaître l'absence de travail conjoint entre l'enseignement scolaire et l'enseignement supérieur et la recherche sur un sujet de cette importance impliquant les deux ministères.
Le SNESUP exige la présence à ce débat de la ministre de l'ESR. Quittant la séance du CSE, le SNESUP ne s'est pas prononcé lors du vote sur la loi (41 POUR 9 C16 abst). Il s'exprimera en la présence des deux ministres.

- pétition Précarité dite "appel des 50 000 " à signer et faire signer massivement ...http://www.precarite-esr.org/AppelDes50000.
- pétition salaires de la FSU « augmenter nos salaires, une exigence sociale légitime" à signer et faire signer largement : http://www.fsu.fr/petitions/?p=3