Mensuel 571 de janvier 2009

Publié le 15 janvier 2009

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 Crises profondes

  • par Jean Fabbri, secrétaire général du SNESUP-FSU

 Formuler des vœux, en ce début d’année 2009, quand tombent des bombes sur des hôpitaux, de précaires sites universitaires à Gaza, c’est d’abord souhaiter l’arrêt du fracas des armes. Ces mots dans l’espoir que les appels venus du monde entier, les pressions internationales auront stoppé, quand nos lecteurs les liront, les chars israéliens et leur puissance de dévastation technologique. Paix enfin ! Paix pour cette région du monde, pour toutes les populations qui toutes ont droit à vivre en sécurité dans des frontières et des États reconnus.

Les conflits internationaux aigus ne sont plus les seules craintes majeures qui hantent nos concitoyens. Les bouleversements annoncés par la crise financière mondiale, déjà marqués par des vagues de licenciements, de précarisation de l’emploi, sont sans équivalents historiques. À côté des spéculations insensées, déconnectées des réalités économiques et de leurs nécessaires investissements en recherche, en formation, en outils de production, les inégalités de développement, d’emplois, de niveau de salaires et de protection sociale attisent tous les ingrédients de conflits sociaux majeurs.

En France, les forces syndicales se rassemblent.

Les grèves et manifestations organisées le 29 janvier, dans un cadre unitaire de revendications contre une crise dont les salariés ne doivent pas faire les frais, sont une riposte inédite tant dans notre pays que dans le reste du monde. C’est un signe fort, et plus qu’un frémissement, les actions dans le domaine de l’éducation comme toutes les batailles revendicatives dans le supérieur et la recherche en sont des prémices déjà puissantes. Au lieu de s’entêter dans les cadeaux aux banques et le démantèlement des services publics, en enfonçant un peu plus le pays dans la crise, le gouvernement doit entendre enfin le monde réel. Il a une voix puissante et du souffle