Mensuel 573 de mars 2009

Publié le 17 mars 2009

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Ce qui change aujourd’hui,

  •  par J. Fabbri

Les logiques de concurrence et de réduction du périmètre des services publics qui s’affichaient triomphantes il y a encore quelques mois, subissent ces temps-ci de sérieux revers. Ce n’est pas le moindre des bouleversements que révèle le formidable mouvement de luttes dans l’enseignement supérieur et les organismes de recherche.

Le pacte pour la recherche et la loi LRU, qui inscrivaient dans les établissements et notre travail une conception marchande des activités publiques de recherche et de formation, sont bousculés dans leurs déclinaisons comme dans leurs fondements par les AG, par le succès des grèves reconduites sur plus de six semaines. Cette lutte illustre et rend possible une inflexion profonde des lignes de force idéologiques. La mesure des ravages économiques et sociaux de la crise actuelle du capitalisme accélère partout, donc aussi dans le monde universitaire en France, une révision des concepts mêmes sur lesquels le gouvernement avait appuyé ses choix. L’« autonomie des universités » version Pécresse est bien comprise maintenant comme le signe du désengagement de l’État tant côté budgets et postes que côté libertés scientifiques et statuts des personnels.

Le SNESUP a pris et prend largement sa part aux analyses. Il est de plus en plus reconnu pour le rôle de ses adhérents et de sa presse dans l’impulsion et la mise en oeuvre des décisions d’action collectives. La détermination des personnels pour gagner solidairement sur l’ensemble des revendications, bouscule le gouvernement. Les manoeuvres qui alternent provocations (Sarkozy, Darcos, Pécresse, Guéant) et mise en scène de reculs très partiels témoignent des difficultés du pouvoir et indiquent le chemin pour gagner : continuer dans l’unité et la clarté.

À quelques jours (j’écris le 16) du rendez-vous unitaire interprofessionnel du 19 mars qui prolonge la puissante grève du 29 janvier, on mesure le rôle nouveau et incontournable des organisations syndicales. Pendant quatre ans, au sein d’un collectif pluriel et solidaire, avec les responsables, les adhérents du SNESUP, comme avec les lecteurs occasionnels de notre mensuel, j’ai porté l’orientation de nos congrès de faire vivre le syndicalisme universitaire. Ce qui change aujourd’hui par nos luttes s’est tissé au fil de ces années. Le congrès du SNESUP sera formidablement dans le tempo de l’action et dotera le 2 avril notre syndicat d’un(e) nouveau( elle) secrétaire général(e).

Merci à tous ceux, proches, militants et salariées au siège du syndicat, collègues de tous horizons et en particulier de Tours, qui m’ont aidé et fait confiance. Le 16 mars 2009