Prés. Nantes: ouverture
Discours d'ouverture du Président de l'Université de Nantes
au Colloque de la CPU
15 mars 2006
Je voudrais tout d'abord vous dire tout l'honneur et le plaisir que j'éprouve en vous accueillant à l'Université de Nantes pour l'ouverture du colloque annuel de la Conférence des Présidents des Universités. Nous sommes réunis dans l'amphithéâtre KERNEIS, en hommage au premier président de cette université, recréée par décret du 29 décembre 1961, après une éclipse de près de deux siècles.
Si l'honneur ressenti est entier, le plaisir est quant à lui fortement entamé par le contexte délétère qui sous-tend cette édition 2006 du colloque annuel de la CPU.
La thématique « Internationalisation et politique internationale des universités » n'en reste pas moins d'une grande actualité, au c?ur même de nos établissements et de nos missions.
Je ne peux qu'exprimer devant vous ma satisfaction de pouvoir vous remercier d'être venus, en dépit de la situation difficile que chacun connaît - à des degrés divers - pour échanger sur l'une des démarches universitaires les plus signifiantes de la société de la connaissance qui est aussi celle de l'avenir. Celle de l'avenir de nos étudiants.
Et c'est bien de cela dont il s'agit actuellement et dont nous avons collectivement à nous préoccuper.
La réponse quelque peu réductrice de notre ministre de tutelle et Président de la CPU sur les compétences des Présidents d'université dont le rôle se bornerait à s'assurer du remplissage des salles de cours, montre qu'il fait bien peu de cas des efforts constants déployés dans nos établissements pour la professionnalisation de leurs filières.
La réussite de nos étudiants ne se limite pas à l'obtention de diplôme(s). Elle passe par la rapidité et la qualité de leur insertion professionnelle correspondant à leurs qualifications, aux modalités de leur premier emploi, et au niveau de rémunération obtenu en relation avec la reconnaissance des dits diplômes.
Oui, les présidents d'université ont le droit et le devoir d'interpeller le pouvoir politique, et ce au plus haut niveau, à propos de l'avenir de leurs étudiants.
Oui, les présidents d'université ont le droit et le devoir d'exiger du pouvoir politique un peu d'écoute et d'attention devant les inquiétudes de leurs étudiants et l'instauration d'un vrai dialogue.
Oui, les présidents d'université sont dans leur rôle lorsqu'ils s'engagent aux côtés de leurs étudiants - même s'ils en réprouvent fermement certains moyens d'action - pour rappeler qu'ils sont, comme les politiques, eux aussi des élus. Des élus au second degré de toute une communauté, des élus sur un programme, ayant vocation à proposer et à mener, sous le contrôle de leur Conseil d'Administration, une politique universitaire, une politique inféodée à aucun pouvoir, ni à aucun parti, quel qu'il soit.
Ce faisant, ils ne font qu'accomplir leur mission, une mission qui les conduit à être ambitieux pour les jeunes qu'ils accueillent et qu'ils forment. Des jeunes qui doivent trouver leur place dans la société, dans une société qui témoigne chaque jour un peu plus de ses besoins en une Formation Supérieure adossée à la recherche et à l'innovation.
Pour répondre à ces besoins, pour être à la hauteur de ces enjeux qui sont ceux de l'Europe de la connaissance, il faut savoir définir des priorités, donner des moyens humains et matériels à la Recherche, rattraper le retard relatif en diplômés du Supérieur que nous accusons, en France, sur la plupart des pays développés.
Il faut savoir aussi donner à la jeunesse des marques de confiance, sans angélisme déplacé et donc sans oublier de lui rappeler les vertus du travail et plus tard de la formation tout au long de la vie, mais en lui offrant également d'autres perspectives que celles d'emplois précaires, et d'éventuels licenciements non motivés.
Dans les colloques de la CPU, il est de tradition, pour le président de l'université invitante, d'être bref.
- Je ne voudrais pas déroger à cet excellent principe mais avant de conclure je souhaiterais exprimer quelques remerciements :
- remerciements au Bureau de la CPU qui a fait confiance à l'université de Nantes pour l'organisation de ce colloque
- remerciements à tous mes collègues du comité de pilotage et en particulier à son président, ainsi qu'à tous les chargés de mission de la CPU
- remerciements aux présidents des trois grandes collectivités territoriales qui ont soutenu notre projet avant de nous apporter une aide matérielle substantielle
- remerciements à la CASDEN et à la MGEN qui nous ont également apporté un fort soutien financier
- remerciements enfin aux vice-présidents, à la cellule de préparation du colloque, aux directeurs des UFR de Langues puis de Médecine, au Directeur du CROUS, au directeur de la division du patrimoine immobilier, au directeur du centre de ressources informatiques et à tous leurs collaborateurs, pour la préparation logistique du colloque qui a du être reprise à partir de vendredi lorsqu'il s'est avéré que nous ne pourrions pas le tenir sur le site initialement prévu.
J'espère que ces aménagements de dernière minute n'altéreront pas la qualité du colloque et des préconisations qui en sortiront.
Je vous souhaite donc la bienvenue à Nantes, cette ville dont le « pape du surréalisme » André Breton disait qu'elle était pour lui « la seule où il se passe toujours quelque chose », une ville qui, en vérité, vaut la peine que l'on fasse l'effort de la découvrir.
Je vous remercie de votre attention et passe la parole à Yannick Vallée, premier vice-président de la conférence des présidents d'université.