Quel avenir pour le CEREQ ?

Publié le 19 novembre 2012

Quel avenir pour le CEREQ ?

par Béatrice Dunet, secrétaire nationale du SNUIPP, représentante FSU au Comité Technique Ministériel

La modification des conditions d’exercice des activités du CEREQ, exigeant désormais du Centre des résultats rapides et opérationnels, est contraire à l’accomplissement de sa mission de service public.

Le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (CEREQ) réalise des études dans les domaines du marché du travail, des qualifications et de la formation professionnelle. Il assure principalement trois missions : mener des études et des recherches sur les qualifications, évaluer les formations, les dispositifs et les politiques publiques mises en oeuvre, formuler des avis et des propositions (diagnostics et conseils en matière de politiques de formation et d’enseignement). Les résultats des études et recherches sont publiés dans les différentes revues et sont disponibles sur le site. 

Le CEREQ est un établissement public qui dépend du ministère de l’Education nationale et du ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social. Son siège est à Marseille. Alberto Lopez vient d’être nommé à la direction du centre. Un conseil d’administration, composé de représentants des partenaires sociaux, des ministères, des organismes publics, du personnel et de personnalités qualifiées, et présidé par Christian Forestier, assure l’administration et fixe les objectifs généraux. Un conseil scientifique, présidé par Jean-Luc Gaffard, examine la cohérence scientifique des travaux. 

Les 4/5 des ressources du CEREQ proviennent des subventions des 2 ministères. Or celle du ministère du Travail a été réduite de moitié en 2012 mettant l’établissement en difficulté, actant d’un véritable désengagement de cet organisme pourtant au coeur de ses préoccupations avec la liaison formation/emploi. 

De plus, les conditions dans lesquelles le CEREQ exerce sa mission ont été considérablement modifiées avec la mise en concurrence par appels d’offre, la demande de résultats rapides et opérationnels. 

Les difficultés financières ont conduit à des gels de postes mais aussi à répondre à des appels d’offre afin d’augmenter ses ressources propres. Cette orientation, vers un secteur en attente de résultats rapides, se fait au détriment d’un véritable travail de recherche. 

Le Centre ne peut organiser son activité à partir de réponses à des appels d’offre et sur une réactivité de court terme. La nécessité de capitaliser les connaissances, la nature de l’activité des chargés d’études et la complexité des problèmes étudiés, suppose une visibilité sur le programme de travail à plus long terme. De même, de nombreuses missions de service public se justifient par l’expérience accumulée. 

Il est urgent que le CEREQ retrouve les conditions et les moyens nécessaires à sa mission de service public.