Quelques chiffres sur la démocratisation de l'Enseignement Supérieur

Publié le 15 octobre 2012

Quelques chiffres sur la démocratisation de l'enseignement supérieur


(Source principale : Gérard Aschiéri, Réussir la démocratisation de l’enseignement supérieur : l’enjeu du premier cycle, rapport au Conseil Économique, Social et Environnemental, 27 juin 2012).

État des lieux 


– 43 % des 30-34 ans sont diplômés de l’Université (bac non compris) comme au Royaume-Uni, 2 à 3 points en dessous des pays d’Europe du Nord (Allemagne 30 %). Les principales évolutions : – Un mouvement vers le bac+3 s’observe avec le processus de Bologne. L’intention de s’arrêter à bac+2 pour les étudiants en formation courte passe de 24% à 16% entre 2002 et 2008. 
– La proportion des étudiants à l’Université stricto sensu baisse : 56 % des étudiants à l’Université contre 75 % en 1970. Seuls 46 % des bacheliers généraux y sont contre 56 % en 1996. 
– La tendance est à éviter les universités au profit de filières dites sélectives. La chute du nombre d’entrées en licence n’est pas liée aux CPGE, IUT et STS mais au développement des écoles de commerce, écoles d’ingénieurs à « prépa intégrée », écoles artistiques, paramédicales, etc. 12 % des bacheliers généraux contre 5 % des bac techno et 1 % des bac pro y sont présents. 

La démocratisation 


– Un facteur déterminant, le parcours de formation antérieur à la licence. 28 %des inscrits 2006 ont leur licence en trois ans. Au-delà, 90 % des pro, 75 % des technos et 35 % des généraux n’ont pas leur licence. Mais la prise en compte des réorientations modifie le tableau global. Ceci explique que selon la DGESIP du ministère, 15 % des étudiants qui entrent dans le supérieur (toutes filières confondues) en sortent sans diplôme, l’un des taux les plus bas de l’OCDE (30 % en moyenne). 
– La sélection sociale demeure. Entre les nés dans les années 1930 et ceux nés dans les années 1970, les diplômés de l’Université sont passés de 38 à 77 % pour les enfants de cadres, de 2 à 25 % pour ceux d’ouvriers. Mais les catégories sociales des parents affectent le type de baccalauréat passé. Or, presque 100% des bacheliers généraux accèdent à l’enseignement supérieur, 80% bac techno, 50% bac pro. Ce constat se décline également lorsqu’on regarde l’accès aux différentes formations universitaires. 
En somme, la sélection sociale se maintient mais elle s’est déplacée. Elle se fait désormais à l’intérieur du groupe des bacheliers. Il conviendrait d’ajouter trois autres inégalités qui s’ajoutent aux inégalités sociales : genre, territoriales et handicap.
 Christophe Pébarthe, MCF à Bordeaux 3