Un bilan du ministère de Madame Fioraso

Publié le 6 mars 2015

Un bilan du ministère de Madame Fioraso

Madame Geneviève Fioraso, Ministre puis Secrétaire d'Etat en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche (ESR), quitte ses fonctions pour des raisons de santé. Le SNESUP-FSU lui présente ses vœux de rétablissement.

Le SNESUP-FSU retient principalement du bilan des trois ans du ministère de Madame Fioraso la promulgation et la mise en oeuvre de la loi sur l'ESR, dans le droit fil de la loi LRU de Madame Pécresse. L'aspect central de cette loi concerne l'obligation faite aux établissements de constituer, dans un calendrier fixé, des regroupements (principalement sous la forme de Comue) conjuguée au lancement d'un deuxième Plan d'Investissement d'Avenir instaurant des regroupements à plusieurs vitesses, dont deux (IDEX, ISITE) pour les lauréats. C'est une des raisons majeures de l'opposition du SNESUP-FSU à la loi ESR.

Le mandat de Madame Fioraso est aussi marqué par les actions des personnels, des étudiants, des précaires contre la dégradation générale des conditions de travail et d'études et pour exprimer l'urgent besoin de financements et de postes pour l'ESR, à la hauteur des besoins, pour le présent et pour l'avenir du pays et de sa jeunesse. La fable des 1000 postes créés par an (en réalité gelés ou supprimés pour raisons budgétaires dans les établissements) et de la sanctuarisation du budget de l'ESR ne convainc personne et est infirmée chaque jour par la réalité de la situation vécue par les personnels et les étudiants. A ce titre la situation budgétaire 2015 est inédite et inacceptable : le ministère prévoit, pour alimenter les dotations de fonctionnement 2015, de prélever 100 M€ sur les fonds de roulement des universités et des écoles d'ingénieurs sous sa tutelle. En outre, au 6 mars 2015, trois mois après le début de l'exercice budgétaire, les dotations réelles des établissements ne sont toujours pas connues !

Enfin, le SNESUP-FSU constate que le « dialogue social » tant vanté par le Président de la République n'est pas arrivé jusqu'au MESR. Parmi les exemples révélateurs, rappelons que le décret statutaire des enseignants-chercheurs n'a pas eu l'honneur d'être présenté par la Ministre. Quant à l'agenda social de l'ESR, annoncé seulement à l'automne 2014, il reste depuis lors en panne, sans qu'aucune des réunions de travail annoncées n'ait même été programmée.

Quelles que soient les réorganisations du ministère dans les semaines à venir, le SNESUP-FSU entend être rapidement reçu afin de présenter ses analyses et ses propositions pour l'ESR dans l'intérêt des étudiants et des personnels. En parallèle il appelle les personnels et les étudiants à intensifier leurs mobilisations pour exiger des moyens budgétaires et des plans pluriannuels de recrutement qui permettent aux universités d'assurer pleinement leurs missions indissociables d'enseignement supérieur et de recherche.

Paris, le 6 mars 2015