Vacataires : le paiement à la tâche toujours en vigueur dans l'enseignement supérieur !

Publié le 24 mai 2016

Vacataires : le paiement à la tâche toujours en vigueur dans l'enseignement supérieur !

Fermeture de la Bibliothèque universitaire des langues et des civilisations (BULAC) le 14 mai dernier, en raison d'une grève des vacataires ; mot d'ordre de rétention des notes du collectif des précaires de Paris 1 pour ce semestre ; etc. Les « vacataires » de l'enseignement supérieur entrent en lutte contre leurs conditions d'emploi indignes. En effet, qu'ils soient dénommés officiellement agents temporaires vacataires (ATV), chargés d'enseignement vacataires (CEV), ou moniteurs étudiants de bibliothèque universitaire, ils sont des agents précaires rémunérés à la tâche pour assurer des missions permanentes de l'État.

Les moniteurs étudiants représentent 20 % des effectifs de la BULAC, une des plus grandes bibliothèques parisiennes. Leur grève reconductible démarrée samedi 14 mai est un succès. La solidarité du personnel titulaire a contraint la bibliothèque a fermer en soirée et les samedi. Les raisons de cette grève sont générales à l'ensemble des bibliothèques universitaires. Les moniteurs étudiants y sont considérés comme des vacataires malgré leurs services réguliers et leur état de subordination. Ainsi, les heures non assurées en cas de maladie ou de jours fériés ne leur sont pas payées. La BULAC leur impose de les rattraper. Ces moniteurs étudiants demandent à être reconnus comme des agents contractuels afin de bénéficier des droits sociaux correspondants. Le SNESUP-FSU soutient leur mouvement, dont il partage les revendications. Elles rejoignent celles portées par notre syndicat pour les chargés d'enseignement, confrontés aux mêmes problèmes dans les universités, rémunérés à la tâche quand bien même ils assurent un volume d'heures important, souvent payés avec retard (environ 6 mois après la fin de leurs enseignements), et pénalisés au moment de la retraite par une prise en compte dérisoire de leur activité.

Il est inadmissible que l'élargissement des horaires d'ouverture des bibliothèques universitaires comme l'accès des étudiants aux formations conduisent à l'exploitation de personnels privés de droits élémentaires. C'est pourquoi le SNESUP-FSU appelle à signer la pétition des moniteurs-étudiants de la BULAC (https://www.change.org/p/bibliothèque-universitaire-des-langues-et-civilisations-contre-la-précarisation-des-contractuel-le-s-étudiant-e-s-de-la-bulac) et celle du SNASUB-FSU contre les conditions d'extension des horaires d'ouverture du "plan bibliothèques" du ministère, basé sur le recours aux moniteurs étudiants (http://snasub.fr/petitions/index.php?petition=5).

Le SNESUP-FSU exprime son soutien aux collectifs de précaires de l'enseignement supérieur et de la recherche dont une coordination nationale se réunira à Paris les 28 et 29 mai prochains. Il invite les collègues titulaires à soutenir les collectifs locaux de précaires qui existent ou se constituent dans les établissements.