"Y a-t-il un pilote dans l’avion?", Communiqué de la FSU de l'Université de Strasbourg
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Communiqué des syndicats de la FSU de l'Université de Strasbourg
(SNESUP-FSU, SNCS-FSU, SNASUB-FSU)
(le 18 décembre 2014)
Après un report de délibération demandé et obtenu par les élus Responsabilité-Démocratie-Collégialité (RDC), UNEF et CGT, le Conseil d'administration doit se prononcer ce jour sur le budget primitif et la campagne d'emploi 2015. Ce vote place les administrateurs devant une lourde responsabilité : ou bien valider une politique d'austérité qui continuera d'affaiblir notre université, ou bien faire le choix courageux de refuser un budget insincère et de porter unitairement ce refus devant un gouvernement dont le désengagement met à mal l'Enseignement supérieur et la Recherche.
Les syndicats de la FSU de l'Université de Strasbourg ont apporté leur soutien aux administrateurs qui, lors du CA du 16 décembre, ont marqué leur ferme opposition à un budget insincère et dangereux pour l'avenir de notre établissement. Ils déplorent que le Président Alain Beretz, les élus de sa majorité et les membres extérieurs aient rejeté la demande légitime et argumentée des élus RDC de convoquer à nouveau la Commission des finances et d'amender le budget afin de préserver nos missions en annulant les gels de postes et en augmentant les crédits d'enseignement et de recherche. La piste proposée était soutenable et techniquement praticable : récupérer 3 millions en annulant la hausse inutile du fonds de roulement et retrouver ainsi une marge qui aurait soulagé les personnels et aidé un peu nos étudiants dont l'encadrement et les conditions d'étude se dégradent.
Les syndicats de la FSU s'interrogent légitimement sur l'obstination de la présidence à comprimer toujours plus nos lignes de crédit, au-delà du raisonnable, soumettant ainsi les personnels à des contraintes insupportables. Quelle vision politique préside à ce choix ? Y a-t-il encore un pilote dans l'avion ? La gestion de notre université, jadis dépensière et imprévoyante (50 millions de fonds de roulement consommés en trois ans !), est-elle devenue uniquement « austéritaire » ?
Ou serait-ce que l'équipe présidentielle, emportée un jour contre le gouvernement et prompte à la plus grande rigueur le lendemain, nourrit le projet de lourdes restructurations (fusions de composantes, dégraissage de l'offre de formation et de la masse salariale) qu'elle entend nous présenter comme une fatalité ou une conséquence de la politique gouvernementale? Mais l'austérité n'est pas une fatalité : c'est un choix politique que la FSU de l'Université de Strasbourg n'accepte pas et qu'elle entend combattre pied à pied, avec tous les personnels qui sont convaincus que d'autres choix sont possibles. Accepter l'austérité, la mettre en œuvre et, pire que tout, anticiper les coupes budgétaires du gouvernement, c'est aujourd'hui se priver des nécessaires leviers d'action en direction de notre tutelle.
Les syndicats de la FSU de l'Université de Strasbourg appellent solennellement le Président Alain Beretz et les élus de sa liste à un sursaut et à une prise de conscience de toutes les conséquences de leur vote. Le budget primitif 2015 doit être amendé, les emplois universitaires préservés, et ceci afin de répondre aux attentes de nos étudiants et aux besoins urgents de notre communauté universitaire. Le budget doit être un outil au service de notre communauté, non l'instrument d'une politique qui conduit à l'affaiblissement inexorable de notre potentiel de recherche et de formation. Il faut en ce jour mettre un coup d'arrêt à cette logique de destruction qui n'a que trop duré. C'est de la responsabilité de nos élus, auxquels nul n'a donné un mandat pour affaiblir notre établissement!
Les syndicats de la FSU de l'Université de Strasbourg
(SNESUP-FSU, SNCS-FSU, SNASUB-FSU)