Lettre aux retraité(e)s n° 67

Publié le : 09/09/2005

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Le 9 septembre 2005 - (n° 67)

Lettre aux retraité(e)s snesUp

 

Après 1789........ un nouveau 4 août ?... et d'abord l'action nationale du 4 octobre

Début août nous parvenait un message d'un camarade retraité du Havre : « Je viens d'entendre (France Culture ce midi) que "l'état est au bord de la faillite" (!!!). Voilà qui est bien commode : il faudra bien réduire les pensions de l'état, tout comme le nombre de fonctionnaires. Quelle réponse syndicale apporter à ce genre de propos ..... »
La voici :
Page 1 du Monde (bouclée le 4 août 2005 au matin) :
« Le CAC 40, indice de référence de la Bourse de Paris, a progressé de plus de 4% en juillet et de 17,5% depuis le début de l'année. Cette progression, nettement plus forte que celle des Bourses de New York (+ 2,73%) et de Tokio (+ 3,62%), traduit l'excellente santé des entreprises françaises. Grandes ou moyennes, leurs performances au cours du premier semestre se révèlent plus importantes que celles prévues par les analystes. Les actionnaires (*) pourraient encaisser 24,75 milliards d'euros de dividendes cette année, contre 22,26 milliards en 2004. Les réserves de cash des grands groupes permettent à ces derniers de partir à la conquête d'entreprises étrangères. En un mois, Pernod-Ricard, France Télécom et Saint Gobain ont ainsi annoncé leur intention de débourser 26 milliards d'euros pour racheter des groupes étrangers. »
(* Le Monde oublie de dire que plus de 40% de ces investisseurs sont des fonds de pension anglo-saxons)
Page 13 éditorial du même journal :
Après avoir rappelé le « théorème de Schmidt » - de Helmut Schmidt chancelier SPD d'Allemagne, ami de Giscard 1974 - : (Les profits d'aujourd'hui font les investissements de demain et les emplois d'après-demain... ) l'éditorialiste explique qu'aucun économiste n'a jamais vraiment pu apporter la démonstration que ce théorème fonctionnait réellement et rappelle comment la montée en puissance d'un nouveau type de capitalisme aux USA puis en Europe depuis deux décennies est venue « renforcer ce scepticisme » et il se pose les questions suivantes :
« ... à quoi servent ces profits accumulés ? Finissent-ils tôt ou tard par irriguer toute l'économie ? Dans un système où l'actionnaire est roi, on devine la réponse : priorité est d'arrondir les dividendes plutôt que de stimuler les salaires ou l'emploi.... »
Ainsi la rédaction du journal le 4 août a découvert un nouveau théorème, celui du profit (des capitalistes actuels), et aurait envisagé ( ?) d'exiger l'abolition des privilèges féodaux.
Mais hélas le 5 août.... tout était oublié.
En conséquence, c'est la tâche du syndicat, nous continuerons à exiger une autre utilisation des profits, des créations d'emplois avec des investissements chez nous, une défense du pouvoir d'achat des pensions et des salaires et l'abrogation de la loi du 21/8/2003, la mise en œuvre des propositions syndicales pour l'enseignement supérieur et la recherche, sans oublier les IUFM, une autre conception de l'assurance maladie, une remise sur de bonnes voies des autoroutes... des corail, et des services publics.
Faudra-t-il passer par Vizille (Barnave et les réunions au château en 1788), la salle du Jeu de Paume, la prise du CAC 40 un 14 juillet, un 4 août pour l'abolition des fonds de pension, l'élection d'une constituante et ses conclusions pour y voir plus clair et, sans oublier, des initiatives pour ne pas laisser dévoyer la suite ? Comme le dit le rédacteur ci-dessus : « on devine la réponse ».

Cette période d'été

Il s'agit toujours d'une période « faste ». En 2003 c'était la loi sur les retraites signée le 21 août... Cette année tout fonctionne par ordonnances. On apprend qu'il est bon de donner un contrat de travail sur 2 ans, révocable sans explication à tout moment ! Personne encore n'a suggéré de n'attribuer les pensions que sur 2 ans... pour voir la suite. Sait-on jamais ?
Mr Borloo a sorti son texte sur les services de proximité dont nous avons rappelé les points négatifs dans notre Lettre de juin, puis il s'est marié. Mr X.Bertrand, successeur de Mr Douste-Blazy mijote les cadeaux aux complémentaires de santé (celles de Mme Parisot) pour tenter de couler les mutuelles qui n'ont pas les mêmes moyens. Et avec Borloo il a publié le 29/7/2005 les décrets réduisant l'Assistance Médicale de l'Etat aux personnes en grandes difficultés, dont les sans-papiers. Sollicité pour une entrevue le ministre de la F.P. a répété le discours de son prédécesseur aux Fédérations syndicales.
Pendant que Mr de Villepin appelait salariés et retraités à soutenir de nouveaux « efforts », et proposait de plafonner l'I.S.F., un record était battu par le CAC 40. Cela pose de rudes questions sur la répartition des profits. Ce n'est pas un problème secondaire !
La déréglementation étant passée par là nous avons connu les poubelles-avions après les poubelles-cargos et les poubelles-autocars, tandis que des immeubles inavouables devenaient des brasiers de l'épouvante. Le ministre de l'Intérieur, président de ce que vous savez, inaugurait alors sa « solution » en ouvrant la rentrée scolaire à coups d'expulsions musclées.
Enfin chez nos « cousins » de Louisiane écrasés par le cyclone, des langues rappelaient que, conséquence de la guerre d'Irak, Bush avait réduit de 100 à 34 les millions prévus pour les travaux sur les digues.

Action nationale mardi 4 octobre

Au moment où nous terminons cette Lettre les Centrales Syndicales CGT, FO, CFDT, CFTC et CGC et les Fédérations FSU, UNSA, et l'Union Solidaires annoncent une importante Journée d'action qui aura lieu le mardi 4 octobre  : salaires, pensions, pouvoir d'achat, contre la précarité et la mise en cause du Code du travail, pour l'emploi. Actifs et retraités sont appelés à une participation massive. La FGR dont la Commission exécutive se réunit les 20-21 septembre et les Unions de Retraités sont concernées.

A Riom le 15 septembre

Nous avions publié l'an dernier l'étude de Claude Seureau présentant les questions soulevées par les P.G.M. Le 15 septembre il sera à Riom, cité à témoin, en tant que biologiste, et à la demande de la Confédération Paysanne, au procès de "faucheurs d'OGM" qui entre dans sa phase de jugement. Il place cette participation dans le prolongement de son engagement syndical d'enseignant-chercheur attentif aux enjeux scientifiques, éthiques, économiques et sociaux des nouvelles biotechnologies.

de Brest, Jean Rosmorduc vice-président de l'Association science-technologie- société nous annonce : PREMIER Salon du Livre d'Histoire des Sciences et des Techniques 4-5-6 novembre 2005 espace Robespierre à IVRY sur Seine

Avec la F.S.U. et avec la FGR-FP

Le secteur national Retraités de la F.S.U. auquel nous participons, organise des collectifs dans chaque département dans le cadre de ses sections. Dans certains départements ces collectifs sont en place dans chacune des agglomérations importantes. Tous les retraité(e)s des divers secteurs de la Fédération sont sollicités : réunions, informations, participations. Répondez à ces propositions, avec les actifs,.... tous futurs retraités.
La Fédération Générale des Retraités de la Fonction Publique, dont nous célébrerons l'an prochain la création en 1936, existe dans chaque département, avec section et sous-sections. Dans les prochaines semaines seront annoncées par les bulletins locaux les Assemblées Générales des adhérents. Vous y avez votre place. La Commission Exécutive départementale anime de nombreuses actions, délégations, rencontres avec les Unions Confédérales, etc.. La FGR rassemble les retraités, anciens fonctionnaires, de la FSU, de l'UNSA, de fédérations FO, du Groupe des 10, de syndicats autonomes, et des adhérents individuels.

Pour camoufler la chute des pensions attribuées ?

Des décrets du 19 octobre 2004 permettent de cumuler une pension du régime général (salariés du privé) et un salaire d'activité si le total reçu ne dépasse pas le salaire moyen d'activité des 3 mois avant le départ. Les décrets ne disent pas si un retraité demandeur d'emploi par obligation et qui ne trouve pas, est un chômeur inscrit sur les listes officielles ni si, refusant un emploi, il subira une sanction des Assédic !

Après le 29 mai

Deux retraité(e)s nous ont dit leur désaccord avec le syndicat sur sa position face au projet de traité européen qui a subi le sort que l'on sait le 29 mai. Il s'agissait d'un référendum. Deux réponses étaient possibles (et autorisées). Au cours de son congrès début avril le syndicat a porté un jugement très défavorable sur ce texte et il a jugé bon d'appeler à voter négativement. Très nombreux étaient les camarades estimant que porter le jugement était très justifié mais que notre syndicat ne pouvait rester au milieu du gué et que ce jugement négatif impliquait un appel solennel. C'est ce qui a été fait après débat approfondi du Congrès National. Tout en sachant que chaque syndiqué, comme chaque citoyen, était libre de s'exprimer et de traduire son opinion par le vote de son choix.
Pendant des semaines nous avons entendu les médias nous répéter (et ceci même après le scrutin) que tous les syndicats européens soutenaient ce projet alors qu'il ne s'agissait que d'une expression d'un bureau exécutif de 21 dirigeants(*)... et qu'en France même pour les centrales et les fédérations les avis étaient bien plus nuancés. Au niveau des retraités européens c'est Georges Debunne un des fondateurs de la Fédération Européenne des Retraités et Personnes Agées (FERPA), ancien président de la Confédération Européenne des Syndicats, qui dès le mois d'octobre, nous avait mis en garde, dénoncé la nocivité du texte et appelé à son rejet. Il expliquait comment le texte ne faisait nulle part mention de garanties fermes des droits sociaux fondamentaux : travail, chômage, sécurité, allocation, retraite, minimum de ressources, etc... Fallait-il rester muet ?
Que des opinions différentes se soient exprimées dans le syndicat n'est pas en soi une catastrophe. Nous avons tous notre place pour militer ensemble.
(*) pour la France seul un représentant de la CFDT.

Si vous avez besoin de soins médicaux à l'étranger

Un décret du 19 avril 2005 améliore les conditions de remboursement des soins médicaux pour les séjours à l'étranger. Deux cas sont maintenant prévus : les pays de l'Union Européenne (UE) et de l'Espace Economique Européen (EEE) d'une part, et d'autre part les autres.
Pour ces autres pays, la Sécurité Sociale peut rembourser les soins aux assurés sociaux et aux membres de leur famille qui sont tombés malades inopinément. Quand des malades ne peuvent recevoir en France les soins appropriés à leur état, les conventions interviennent entre les organismes de sécurité sociale et certains établissements de soins à l'étranger.
Pour les pays de l'UE et de l'EEE (qui sont des entités différentes), le décret apporte de meilleures garanties. Les caisses d'assurance maladie procèdent au remboursement des frais des soins dispensés aux assurés sociaux et à leurs ayants droit, dans les mêmes conditions que si les soins avaient été reçus en France. Hors l'hypothèse de soins inopinés, une autorisation préalable est demandée pour des soins hospitaliers ou nécessitant le recours aux équipements matériels lourds. Des conventions passées entre les organismes de sécurité sociale et certains établissements de soins peuvent exister pour des séjours qui ne peuvent avoir lieu en France. Les frais d'analyses et d'examens de laboratoire, sont remboursés dès lors que ce laboratoire a été autorisé à exercer son activité pour le compte d'assurés d'un régime français.