UNIVERSITÉ DE PAU ET DES PAYS DE L’ADOUR : Élections à l’ombre de François Bayrou

Dans la ville de François Bayrou, c’est une belle équipe diverse et unie soutenue par la FSU, CGT et SUD qui s’est opposée au président sortant à l’université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA).

Lors des premières élections, organisées les 26 et 27 novembre 2024, un écart de seulement deux voix avait séparé cette équipe dénommée « Pour une université humaniste et solidaire » (UHS) de celle du président sortant dans le collège B du conseil d’administration.  

La commission de contrôle des opérations électorales (CCOE), saisie à notre initiative, puis le tribunal administratif de Pau* ont décidé d’annuler les élections dans le collège B du conseil d’administration. Le tribunal a en effet retenu que les « nombreux messages [1 637 !] adressés par le président, ainsi que précisé, jusqu’à la veille des opérations électorales, ont été de nature à exercer une influence sur le vote et ainsi à altérer la sincérité du scrutin ».  

Cette décision constitue une belle jurisprudence de nature à limiter ici et ailleurs les pouvoirs de plus en plus éten-dus des président·es d’université et l’utilisation à leur seul profit des moyens humains, techniques, logistiques et autres de l’établissement. Car le tribunal administratif n’a pas manqué de pointer le détournement à son profit par le président sortant « des moyens mis à sa disposition pour assurer le fonctionnement du service public ». 

Après cette victoire morale et judiciaire, les nouvelles élections, organisées le 27 mars 2025, ont donné une nette majorité à l’équipe UHS, mais l’élection des quatre personnalités extérieures du conseil d’administration, le 8 avril, a tourné à l’avantage de la liste soutenant l’ancien président, avec 15 voix contre 14 et aucune abstention – que l’on aurait pu attendre du CNRS. 

C’est ainsi à une voix près et en raison du poids des huit personnalités extérieures – parmi lesquelles François Bayrou et l’une de ses adjointes à la mairie – que le choix majoritaire du personnel et des étudiant·es de l’UPPA sera difficile à convertir en un changement à la tête de notre université le 17 avril prochain, date prévue pour l’élection à la présidence. Mais l’espoir demeure…  

La section SNESUP-FSU de l’université de Pau 

* Décision de la CCOE de Pau du 13 décembre 2024, contestée par L. Bordes en tant que président de l’UPPA, et décision du 19 mars 2025 du tribunal administratif de Pau rejetant sa requête présentée. La rectrice, chancelière des universités, et le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, sollicités par le tribunal, n’ont pas produit de mémoire en défense.