UNIVERSITÉ PARIS-SACLAY : Habemus presidentum !

Publié le 30 août 2024

À la suite d’un feuilleton de six mois digne de Netflix, l’université Paris-Saclay a un président depuis juin : Camille Galap, ancien président de l’université du Havre, initialement désigné administrateur provisoire pour résoudre la crise de gouvernance. Il a mené les négociations entre le Codir (ensemble des directeur·rices de composante et d’établissement de Paris-Saclay) et les élu·es au CA pour composer la liste de personnalités qualifiées extérieures (PQE) – négociation cruciale puisque les PQE disposent de la moitié des voix pour l’élection du ou de la président·e.

L’intersyndicale, partie soudée, s’est fissurée avant le dernier CA électif. La CFDT nous a finalement indiqué qu’elle n’avait jamais envisagé de soutenir notre candidat, Yves Bernard, et était en désaccord avec sa profession de foi. C’est donc sans surprise que C. Galap a été élu par les PQE qu’il avait contribué à nommer et par la CFDT qui attendait l’apparition d’un candidat providentiel.

De bout en bout, ce feuilleton est ahurissant : l’administrateur provisoire qui se place au-dessus de la mêlée avant de s’y jeter, la profession de foi de C. Galap qui reprend en grande partie celle de notre candidat, la position de la CFDT qui a mené sa barque, assez bien, il faut le reconnaître, tout en faisant mine de partager la nôtre… C’est en somme l’histoire d’une attaque sans précédent contre la démocratie universitaire et d’un rendez-vous manqué avec une vision collégiale, efficace et pragmatique de l’université à laquelle on préfère un management technocratique. Il s’agit aussi d’une victoire syndicale, puisque l’équipe sortante, héritière de la ministre actuelle, a été désavouée, que nous avons soudé une équipe intersyndicale autour de la FSU et de la CGT et que les lacunes des grands établissements en matière de démocratie universitaire et de gouvernance ont été mises en lumière.

Deux jours avant le dernier CA électif, l’Assemblée nationale a été dissoute ; nous connaissons toutes et tous la suite. On ne peut s’empêcher de tracer un parallèle entre le déni de démocratie au niveau local et au niveau national : tout est mis en place pour que le résultat sorti des urnes ne soit pas pris en compte. Dans les deux cas, les candidat·es de notre camp social sont systématiquement dénigré·es et accusé·es d’extrémisme, ce qui contribue à faire perdre toute boussole politique à nos collègues et à nos concitoyens.

Nous continuerons à nous battre pied à pied pour la démocratie universitaire et pour nos conditions de travail, comme nous les avons défendues pendant cette belle campagne qui a redonné de l’espoir à de nombreux·ses collègues.

 

La section de l’université Paris-Saclay