Rentrée à l'Université de Rouen Normandie : la maison brûle, l'État regarde ailleurs - Communiqué des sections locales FSU, 29 septembre 2020

Publié le : 28/09/2020

 

Communiqués des sections FSU de l'université de Rouen Normandie sur les conditions de rentrée

 

Rentrée à l'Université de Rouen Normandie :

la maison brûle, l'État regarde ailleurs

 

Comme on pouvait le prévoir, la rentrée à l'université de Rouen Normandie est difficile, très difficile, pour les étudiant.e.s, pour les personnels, et la situation n'a guère de chance de s'améliorer dans un avenir proche si l'État ne prend pas enfin la mesure des conséquences de son désengagement dans l'enseignement supérieur.

En effet, cette rentrée s'effectue dans les conditions sanitaires particulières que tout le monde connaît, avec des règles de distance difficiles à respecter, des possibilités de restauration réduites pour les étudiant.e.s comme pour les personnels, un manque de locaux criant en particulier à Mont Saint Aignan ... et un manque de personnels évident pour assumer nos missions de service public.

Aujourd'hui, environ 1500 étudiant.e.s supplémentaires sont inscrit.e.s dans notre établissement, l'équivalent d'un gros lycée, avec une hausse des effectifs principalement en L2 et L3. Aucun moyen spécifique ne nous a été accordé par l'État, alors qu'il nous faudrait plus d'une centaine de postes supplémentaires pour y faire face : en moyenne, et c'est bien insuffisant si on la compare aux autres universités de même nature, l'université de Rouen dispose de 8,4 équivalent temps plein pour 100 étudiants, pour 1500 étudiants en plus, c'est donc 126 postes qu'il faudrait créer !

Cela signifie qu'on nous demande d'accueillir 1500 étudiants en plus sans nous donner aucun moyen supplémentaire pour cela, malgré l'alourdissement des tâches lié au COVID et à ses conséquences, malgré les risques évidents de décrochage d'un grand nombre d'étudiantes et étudiants.
 
Pire, la campagne d'emplois 2021 est programmée avec moins de postes encore de titulaires (tous statuts confondus) que les années précédentes (50 à 60 postes au lieu de 80) parce que le contexte budgétaire impose de geler un certain nombre d'emplois vacants. Cette situation est un véritable scandale dont l'État porte en premier lieu la responsabilité mais qui nécessiterait une dénonciation publique de la part de la direction de l'université. C'est la raison pour laquelle les élu.e.s au Conseil d'Administration des listes FSU et CGT ont voté contre le cadrage de cette campagne d'emplois.

Alors que la pandémie actuelle pourrait nous amener à nous détourner de préoccupations qui sembleraient moins urgentes et apparemment plus lointaines, il est évident que la crise sanitaire révèle de manière criante le désintérêt de l'état pour nos conditions de travail et pour le sort de nos étudiants.