Collectif ATER DOM:appel

Publié le : 10/10/2003


Appel du Collectif des ATER de Guadeloupe

Après les nombreuses tentatives du gouvernement pour diminuer les crédits de la recherche, celui-ci s?en prend directement au personnel de l?enseignement supérieur et de la recherche. Ainsi, en mai dernier, sous prétexte de restriction budgétaire, il a tenté d?amputer le salaire des demi-ATER, s?attaquant aux plus vulnérables du monde de la recherche. Devant la levée de boucliers au niveau national, le gouvernement a fait machine arrière.

Néanmoins, dans sa volonté de diminution drastique des crédits alloués aux ATER, il s?attaque à présent aux ATER basés dans les DOM.

Profitant de l?éloignement et du faible effectif (par rapport aux effectifs nationaux) de ces enseignants-chercheurs, le gouvernement a décidé de supprimer purement et simplement, et sans donner aucune explication, plus du tiers du salaire de la plupart des ATER (prime de vie chère).

Sous couvert de la LOLF, le budget destiné à la rémunération de la plupart des ATER a été transféré du rectorat vers l?université. A l?occasion de ce transfert, le gouvernement n?a pas jugé bon de maintenir la prime de vie chère.

A ce jour, le gouvernement n?a donné aucune explication, ni aucune réponse aux demandes officielles incessantes des universités concernées (Université des Antilles et de la Guyane ; Université de la Réunion).

La suppression de la prime de vie chère pour une partie des ATER entraînera de graves conséquences sur le bon fonctionnement des laboratoires de recherche des départements d?outre-mer, pour lesquels la situation est déjà très difficile du fait de leur éloignement.

D?une part, cette suppression va créer une disparité entre les ATER car depuis l?application de la LOLF, certains sont payés sur crédits d?université (sans la prime de vie chère), et d?autre sont payés par le rectorat (sur des postes vacants de MCF, avec la prime de vie chère).

L?attribution de ces deux types de poste d?ATER se fait de façon tout à fait aléatoire. Cette « loterie » est injuste et inacceptable, et a des conséquences dramatiques sur la vie personnelle et professionnelle des ATER concernés.

Cette situation est sans précédent car on se retrouve avec des enseignants-chercheurs ayant les mêmes activités de recherche et d?enseignement, avec le même volume horaire, mais avec une différence importante de rémunération.

Cette disparité aura des répercussions négatives sur l?état d?esprit des équipes de recherches, sur l?avancement des travaux et des projets de recherche.

D?autre part, la suppression à long terme de la prime de vie chère pour tous les ATER desservirait de façon dramatique la dynamique de recrutement et mettrait en péril la qualité de la recherche et de l?enseignement des universités des département d?outre-mer. En effet, celles-ci ont déjà du mal à recruter des Maîtres de Conférence et des Professeurs d?Université, et il est clair qu?à long terme, la suppression de la prime de vie chère pour les ATER n?aura d?autre effet que d?accentuer cette situation difficile. De plus, cette diminution importante de rémunération ne fait qu?aggraver la précarité des ATER, étant donné le surcoût de la vie et la situation socio-économique difficile propres aux régions d?outre-mer.

Pour toutes ces raisons inacceptables, intolérables et injustes, nous demandons le soutien de la communauté scientifique afin d?être entendus et soutenus au niveau national.

Le Collectif des ATER de Guadeloupe en grève
contacts :
collectifater@yahoo.fr, http://www.collectifater.new.fr