Édito de mai 2025 : défendre l’État de droit, protéger la démocratie !
Le 31 mars dernier, le tribunal judiciaire de Paris a rendu son jugement dans l’affaire des emplois fictifs des assistant·es parlementaires du Front national. Les condamnations ont suscité de nombreuses remises en cause de l’autorité judiciaire, et ce jusqu’au plus haut niveau de l’État. Des attaques et des menaces personnelles contre les magistrat·es ayant rendu la décision, dans le respect du droit, en collégialité, ont nécessité leur mise sous protection. Ces menaces sont très inquiétantes et révèlent la fragilité de notre démocratie devant la violence de l’extrême droite et de ses soutiens. Fustiger l’indépendance de la justice et discréditer l’auto-rité judiciaire est une attaque directe contre l’État de droit, contre la démocratie, en particulier de la part de l’extrême droite. Seul le service public de la justice assure un égal accès de toutes et tous à la justice, sans discrimination, et se prononce en nos noms. Personne, pas même les élu·es, n’est à l’abri de la loi, qui doit s’appliquer également à toutes et tous. Pour le SNESUP- FSU, le principe de séparation des pouvoirs ne se discute pas. Il est, seul, garant des libertés de chacun·e, comme de l’égalité de toutes et tous devant la justice au sein d’un État démocratique.
Dans le contexte actuel, où des forces réactionnaires et conservatrices fragilisent la démocratie et la cohésion sociale, le SNESUP-FSU considère qu’il est de la responsabilité de chacun·e, y compris du gouvernement, de faire preuve d’une parole claire, sans atermoiement, sur le respect de l’autorité judiciaire et de l’intégrité professionnelle des magistrat·es. Il rappelle l’importance de l’éducation, de la maternelle à l’université, pour résister aux leurres des discours qui, au nom de la démocratie, visent in fine l’instauration d’un pouvoir auto-ritaire voire autocratique. Il invite en ce sens le ministre à ne pas céder aux amalgames et affirmations outrancières considérant la suppression du Hcéres comme une attaque directe de la démocratie et tous ceux qui en demandent la suppres-sion comme relevant des « extrêmes ». La montée du risque fasciste nous donne des responsabilités d’éducation citoyenne particulières et oblige à un peu plus de nuance et d’honnêteté dans les discours.
Caroline MAURIAT et Anne ROGER, co-secrétaires générales
