S’engager pour que vive la démocratie
L’élection de Donald Trump et la nomination de son « ami » Elon Musk à la tête de la plus grande puissance mondiale consacrent la prise du pouvoir par les oligarques et les fake news comme base de compréhension du monde. Dans la même temporalité, à l’occasion de la mort de Jean-Marie Le Pen, plusieurs discours ont confirmé à quel point les idées d’extrême droite se sont diffusées et normalisées, jusqu’à être présentées comme des idées respectables, comme les autres, avec lesquelles on peut juste ne pas être d’accord. Signe des temps : Éric Zemmour, Sarah Knafo, Marion Maréchal et plusieurs autres personnalités politiques européennes d’extrême droite feront partie des happy fews invité·es à l’investiture du 47e président américain.
Dans le même temps, avec la complicité de son gouvernement et du Medef, le président de la République choisit d’asphyxier progressivement l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), au profit de la sphère privée et des intérêts économiques. Un président d’université place dans son équipe un climatosceptique notoire, qui plus est soutien d’Éric Zemmour, pour gérer la recherche. Un ministre de l’ESR, récemment démissionné, attaque frontalement les libertés académiques jusqu’à accuser de nouveau certain·es collègues d’« islamo-gauchisme ». Le ministre de l’Intérieur affirme unilatéralement la nécessité d’interdire le port du voile à l’université et insinue que l’université serait le creuset d’un antisémitisme rampant…
L’université et la démocratie sont en danger.
Dans ce contexte, penser et porter en avant l’université que nous voulons est un impératif. Une université publique creuset de production et de transmission de la connaissance dans le respect des libertés académiques et de l’indépendance des enseignant·es-chercheur·ses, lieu de débat et de vie sociale, de réflexion construite, d’esprit critique, de liberté d’expression, de lutte contre les discriminations et d’élévation du niveau de formation de toute la jeunesse. Ces principes sont le coeur de notre engagement dans le service public d’enseignement supérieur et de recherche. Ils nourrissent également l’engagement militant qui nous pousse à le défendre et à le promouvoir.
En ce début d’année 2025, le SNESUP-FSU appelle plus que jamais à les porter pour faire reculer les attaques nombreuses auxquelles font face l’idée républicaine et démocratique de l’université, et plus largement la démocratie dans le monde.
Caroline Mauriat et Anne Roger, co-secrétaires générales